•  

    Je suis un corps facile, qui se plie à toutes les nuits - le rock je le danse comme une tornade, avec autant de sourires que de temps - la salsa me renverse et j'en ai le corps carambolé, chamboulé, fais-moi tourner et dansons la rueda comme s'il n'y avait plus de toit à nos pensées enfumées - je coopère et je te suis, si tu sais me guider qui sait où nous pourrions aller ? ta main dans le creux de ma taille  tourne, tourne, fais-moi tourner - mais pas de gestes obscènes - pas de gestes obscènes - si tu veux danser le collé-serré attends le morceau de tango - attends la nuit noire, attend l'arrêt des regards - je suis un corps facile mais un coeur compliqué - le oui qui mousse à ma bouche, parce que le non est lent, parce qu'il m'est difficilement compréhensible, jamais prononçable - le oui qui bulle sur mes lèvres, mais je ne veux pas, je ne sais pas te dire mais je ne veux pas, je n'en veux veux veux pas pas pas

    de toi

    je voudrais simplement tes bras qui m'enserrent toute une nuit durant, peut-être le plaisir, peut-être l'amour, mais juste tes bras qui me serrent toute une nuit à bout portant, je veux un peu de chaleur, savoir que tu me désires, je veux, l'étincelle dans tes yeux et puis partir, partir, puisque me faire l'amour te demande moins que l'étreinte qui manque à mon coeur, oh, il est plus simple de se rouler dans le latex que d'aimer le coeur de Clara, tellement plus aisé d'embraser mon corps que de regarder l'intérieur tapissé de pleurs, oh, donne-moi de l'amour, j'ai tant besoin d'être aimée, mais au petit matin, au petit jour, quand tes volets que j'ai laissé entrebâillés laisseront passer le soleil - c'est la peau brûlée que je m'en irais - le coeur fissuré un peu plus profond encore - tu ne m'aimes pas tu me désires - je ne t'aime pas je cherche juste de l'amour - c'est le coeur plein de cloques et de cals que je rhabillerais - peut-être garderas-tu mon numéro mais je te dirai vite que je ne veux pas de ta relation - c'est le coeur plein de coups et de claques que je prendrai la fuite, avec sur ma peau encore l'odeur du latex et de ton désir étranger


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  • i feel the most complete when i'm hidden deep inside the arms of my bed, at dawn or in the early morning, when nobody is awaken, nor the birds or the lover, it's just the sun and me - i crave this quiet place of silence and light, and i give, one arm for the lover still asleep under the sun's gentle kisses, the other to keep turning the pages of this poem book which was talking about a love that escaped and faded away - and it seems that i could also fade away if only i wanted to - but why would i ? Deeply buried under the silence, the sun and the sleepy breath of the lover, the poetry swing still moving in my heart, i'm at my happy place -


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  • tu sais

    j'ai la musique fort fort qui cogne à mes tympans

    (comme ça ça fait moins de fracas quand je pense)

    parce que tu sais je pense maintenant

     

    oh, un tout petit peu, oui

    mais un tout petit peu c'est un peu quand même

    oui, je pense un peu quand même

    et dans mes silences de fille ordinaire

    je tisse d'immenses voiles dedans mon crâne

    dans lesquelles je m'emmêle

     

    tu imagines mes doigts imaginaires empêtrés à l'intérieur de mon cerveau

    en train de farfouiller pour essayer de dénouer ce noyau de pensées dures

    qui ne cesse et cesse de rouler

    toute, toute la journée

    tourner en rond derrière mes pupilles

     

    ça me casse beaucoup de vaisselle du coeur..

    mon estime de moi, c'est en miettes maintenant que je te la raconte

    la grande école des chiffres, je n'en suis plus si sûre maintenant que je me suis posée la question

    ("mais pourquoi tu fais ça Clara ?")

     

    soudainement, tout est possible

    tu sais, ça m'angoisse, ça m'angoisse

    le vide comme ça

    l'appel du par-dessus bord comme ça

    les possibles comme ça

    l'avenir qui pourrait être une immense page blanche 

    ("mais que voudrais-tu y écrire Clara ?")

    immense comme les voiles qui m'étouffent à l'intérieur

     

    (mais ne t'inquiète pas je respire encore convenablement)

     

    tu m'imagines, me frottant les tempes pour essayer de comprendre dans quel sens il faut réfléchir,

    pour démêler mes pensées à demi-germées, mes rêves écaillés et ma poésie périmée

     

    dans quel sens faut-il réfléchir, tu sais toi ?

     

    moi je suis partie de la respiration (tant que tu respires, mais tant que tu respires tout est possible, tout est peut-être)

    de là j'ai vogué jusqu'à l'amour-confiance, ma colonne vertébrale, plus solide que jamais depuis qu'il ne m'aime plus,

    j'ai posé un pied sur la terre des miroirs, j'y ai jeté un oeil, égaré quelques pensées

    et depuis je cours en rond

    mais je m'élève

    et je m'enfonce

    et il n'y a ni commencement ni fin

    je t'ai dit, tout, tout s'emmêle

    je ne comprends pas dans quel sens il faut réfléchir

     

    mais tant que je respire, tant que je respire

    j'apprivoise l'angoisse comme un petit chat

    ~


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  • vous me faites penser à la pluie, répète-t-elle pendant que son vélo s'endort et s'envole

    vous me faites penser à la pluie et à ce poète affectif, très, trop, tellement trop, qui m'a coursée-clouée sur les murs de tous les métros - je fuis mais giflée par la vie, je ralentis (et alors je m'écroule et alors je rêve pour échapper aux mains rugueuses du poète qui ne se fatigue pas de m'aimer)

    le poète ne se fatigue pas de m'aimer - mais moi je peine, mais moi je m'épuise le long de mes semaines qui s'éternisent, j'écris, subtile, mais la pluie se mêle aux lignes et tout coule, s'écoule et s'efface sans laisser de traces, exception faite peut-être

    du bleu dans ma gorge donné par l'amoureux de l'autre qui est un secret pour tous

     

    - vous me faites penser à la pluie, répète-t-elle, alors que que le temps sourd craquèle les trottoirs de ma ville

    - qu'elles sont loin, loin les fins de semaines

    dans ma tête la piqûre aigre des souvenirs qui décantent et les rêves de contrebande - mais où se cache le repos si ce n'est dans mon lit - vide le lit vide - au moins mes draps y sont doux, pour réparer un peu ces trous partout dans mon corps où refroidissent les cendres de tes baisers - ces creux dans le matelas où se cachait cette odeur de toi

    dans ma tête l'acidité du manque qui submerge les derniers neurones allumés
    je m'essouffle et me dévide

    mais le cambouis me remonte jusqu'aux coudes

    mais les cernes me glissent jusqu'au cou

    ~

    Untitled

    Victoria Siemer - Illuminated


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