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Par Flippye le 15 Mars 2017 à 18:43
oublie
le son des pas doux comme du lierre
le bruit des pieds silencieux comme des pierres qui rouleraient dans un escalier de murmures
oublie
le toucher soyeux du lit vide
les jacinthes qui piquent du nez dans leur pot trop petit pour leurs bulbes de rêves
l'odeur imperceptible
cette envie toujours d'ouvrir la fenêtre en GRAND
en grand comme pour y jeter sous la gouttière la voix grave des contradictions
ce lent soupir qui grise les demi-jours
qui brise nos demi-vies
oublie
(la décolleuse à mensonges)
et laisse les basses assassines venir perforer nos tympans
dans la musique noyer les réflexions stériles
et laisser danser l'épaule
droite et puis peut-
être la gauche aussi, délimiter du bout du corps les
limites de la danse qui soudain-
-ement s'invente une possible existence
oublie
la vase dans le crâne qui obstrue jusqu'aux larmes
et jette ton corps mordu dans les décibels désinfectants des jours de grand vent
face à la bouche pleurer ses petites morts
face à la bise saluer les bateaux perdus
et à la première bourrasque
aller poser les doigts sur le grand ventre du ciel
pour y griffer immensément nos amertumes dans la grande décousure des jours fissurés
qui subitement ne s'empilent plus tout à fait aussi bien qu'avant
~
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Par Flippye le 9 Mars 2017 à 17:56
où les coeurs tombent des fenêtres
assise sur ma poitrine l'idée diffuse
de planter sous le gazon des bleus secrets
qui fleuriront peut-être au visage prochain
roulée dedans mes côtes la sensation floue
d'un demi-tour au silence coupant comme des ronces
des petits bouts de rien qui ne s'épellent pas
ne rentrent pas dans les lignes
ne veulent rien dire
sinon
vois, je suis là, je respire et je regarde
la vie qui coule, lisse et rugueuse à la fois,
autour de mes épaules qui tanguent ses bras chauds et amers
vois, je suis là et je respire, je regarde
ces émotions abandonnées aux noms perdus
superflus
ces émotions en demi-teintes qui m'absorbent
et me font
mot après mot
réinventer mes palettes
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Par Flippye le 28 Février 2017 à 17:00
j'écris des lettres indiennes - avec mes salutations distinguées, avec des chers Messieurs à droite et des chères Mesdames à gauche - j'écris des lettres indiennes pour oublier que je ne veux plus écrire pour moi - parce qu'à quoi bon, à quoi bon au fond - pour le rythme oui mais la relecture est amère (souvent) et grinçante (toujours) et douloureuse (parfois)
j'écris des lettres à la plume parce qu'en soufflant dessus elles s'envolent - elles n'ont pas la lourdeur de l'encre ces lettres-là, la paresse de se couler dans le papier; plutôt elles s'étirent et se tirent sans destinataire - je ne veux même plus m'écrire, fantôme illucide
- parce que quoi me dire, quoi me dire au fond - je n'aime ni me relire ni me souveniret dans l'air je trace les grandes courbatures, l'immense calligraphie du creux que j'aperçois parfois dans tes yeux
mes lettres sont sans sens, girouettes égoïstes, elles se décalent parfois d'une ligne à l'autre et j'ai tout perdu, la bonté la beauté le sourire en flacon pour les grandes occasions la logique grammaticale la concordance des temps
- mais à quoi bon au fond, à quoi bon -mes lettres n'ont qu'un sens finalement, elles se déguisent gustatives, se laissent savourer dans l'espace vide que tu oses,
et doucement elles prennent le goût de l'amertume, l'amer tune, sur les papilles en creux, une bitterness à l'odeur de bitume qui s'accentue les jours de brume, quand je m'étouffe avec mes lettres à moitié gercées qui me percent les poumons juste au fond~
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Par Flippye le 21 Février 2017 à 11:41
je joue à l'obstruction nasale impromptue
à faire comme si de rien alors que tout
l'air s'en va, l'air de rien
et je me retrouve avec du vent dans les mains sans n'en savoir que faire
le respirer ?
avec mes poumons perforés jusqu'aux bronchioles ?
mes cuisses font des bulles bleues qui écorchent jusqu'à ma salive
jusqu'à mes envies d'ailleurs puisque qu'ailleurs d'ailleurs je ne suis plus
lausanne, j'ai retrouvé lausanne qui n'avait jamais bougé
mais respirer, respirer j'ai oublié comment commencer
dans le vide je creuse des trous pour y fourrer ton absence
mais trop de rien donne un peu de tout
et c'est des paillettes et du plastique plein la gorge que je m'étouffe
je joue à l'obstruction nasale impromptue
j'écris des poèmes sans sens puisqu'il me manque certains des miens
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