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Par Flippye le 29 Décembre 2016 à 11:59
vite, vite écrire une ode au soleil
tant que mes oreilles sont bouchées
tant que les minutes s'envolent encore
tant que le nuage m'inonde d'amour
depuis qu'on ne s'aime plus
vite, écrire au crayon de bois des mots qui s'effaceront
qui ne graviront ni collines ni mausolées
qui n'iront griffer aucune pierre, aucun être,
si ce n'est la pompe à sang dedans mes côtes
vite, une ode au soleil
pendant que le monde s'éveille à peine
et que je me perds, fluctuante, entre ses murmures
~
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Par Flippye le 28 Décembre 2016 à 21:01
il faudrait arrêter de compter par paquets de mille
(mais la vie est si grande qu'elle s'enfuit par tous mes pores)
- de ma petite pipe d'ivoire
j'irai renverser les tours de tous les châteaux
de toute l'Espagne
(à en découdre les sutures du ciel)
j'irai chercher mon papy
la grand-mère du nuage et le père du blond
(au sourire si grand qu'il s'entend sans même se voir)
me balader dans les babillements du bébé
qui ne sait pas dormir
j'irai là où la terre s'aplatit un peu
tout au bord de la fin
les mots me tomberont des nues
- la vie est si rapide qu'elle troue chacun de mes souffles
je n'ai même pas le temps de jouer à la poète
que déjà le temps s'efface
déjà la nuit se retire
déjà il faut penser au retour du monde
~
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Par Flippye le 23 Décembre 2016 à 16:49
parce que mille vies défilent
dans la salle du piano sous terre
dans la musique
dans les doigts des amis musiciens-fêlés
dans la mélancolie d'une fin d'année;
ça y est,
ça y est c'est terminé,
tu vas rentrer chez toi,
toi aussi,
et toi tu restes mais comme tout le monde part,
tu partiras aussi;
dans cette mélancolie crasse
qui nous colle à la peau,
il flotte l'espoir
toujours
inamovible;
l'espoir, et les liens mine de rien,
et l'amitié comme pour de vrai,
l'inspiration et l'envie d'être ensemble,
le groupe comme un cocon,
les amis comme pour la vie;
et sous l'espoir et la mélancolie entremêlés,
il y a l'hiver et l'amitié qui s'enflamment;
l'hiver partira,
l'amitié peut-être pas,
et c'est ce peut-être,
cette possibilité d'avenir,
qui fait qu'il fait si bon être
dans la salle du piano sous terre,
avec les amis aux doigts d'or,
avec cette amitié naissante mais déjà si chère,
avec cette envie d'un futur
qu'on pourrait conjuguer ensemble
peut-être
~
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Par Flippye le 21 Décembre 2016 à 10:06
j'ai bu dans ton ventre-fontaine l'encre de mes anciens poèmes, la sève bleue de ces livres qui te délivrent, tu me disais aujourd'hui, j'ai bu dans tes yeux creux et j'y ai aperçu ces amis dont les nouvelles ne comptent plus, vraiment, dont même le souvenir s'efface au fil des jours empilés dedans des jours qui passent
c'est un de ces jours où rien ne sert de faire, tout sera plus bruyant que ton absence
c'est un de ces jours où je mélange l'indien aux yeux verts à la cathé qui s'illumine, et s'embrase en même temps que mon corps qui fume dans le froid de la ville; tes impulsions douces et la tendresse de ta peau qui mine de rien fleure la mienne, le bout de tes doigts froids, juste le bout qui serpente à peine, à peine dans ma nuque qui s'incline; un de ces jours où rien ne sert de faire, le souvenir repassera cent fois, mille fois au cinéma des paupières
je mélange alors les odeurs de salsa amère aux randonnées nocturnes sous les coccinelles, à tourner en rond pour parler encore, tourner en rond pour parler encore, rien ne sert de faire tout sera toujours plus bruyant que ton silence
j'ai vu l'ami alité perdu entre deux nuits, l'ami bleu sous ses électrodes qui bipent et étincellent, il fait un peu un bruit de paillettes et de plastique, un peu un bruit d'âme cassée qui bruisse une fois secouée - et il est secoué l'ami alité, secoué par sa vie toute entière qui se met à trembler
il me semble que j'ai perdu le fil des jours, le fil rouge qui reliait mes semaines, égaré entre deux désirs, une rupture et cent trente-trois rêves - dont deux ébréchés et un à peine entamé - j'ai perdu le fil des jours alors j'essaye de retrouver le début de mes poèmes à la fin de mes poèmes - il me faudrait un commencement quelque part que je puisse me reprendre - j'erre dans ma musique de toujours pour essayer de retrouver un semblant de continuité - j'écris, j'écris parce que je sais écrire, parce que quand j'écris je respire - et j'ai tant besoin d'oxygène et de place et de temps et d'espace - je classe, classe et me lasse, je fuis et me cache sous d'immenses immenses tâches - je me déhanche sur la salsa pour oublier tes mains qui collent à mon corps, ma nuque qui s'incline sous tes doigts froids -
j'ai besoin de temps, besoin de rêve et besoin d'espoir
c'est un de ces jours où rien ne sert de faire, tout sera plus bruyant que ton absence
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