•  

    j'ai bu dans ton ventre-fontaine l'encre de nos anciennes nuits, et c'est les mains tachées de ton odeur que j'espère décoller pour aller chuchoter à la lune ou à une oreille attentive les désirs que tu m'inspires encore. je rêve de douceur et d'amour en cascade dans ma gorge, dans ma poitrine immense et dans cet estomac qui acidifie les papillons bleus fades, couleur tendresse ternie.
    il y a de ces amours qu'on aimerait étreindre toute une vie, et ton corps, ton corps mon amour, mon chéri, en a longtemps fait partie.

    ~

    Cynthia Tedy


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  • il y a les murs si près de nos visages et la tête qu'on frappe sur les briques

    il faut faire sortir la douleur expulser la douleur

    comme une étrangère, la porter à l'extérieur du coeur

     

    il y a l'embrasser, mais c'est comme une main tendue qui claque sur la pommette

    - plus de baisers il n'y aura plus de baisers il a fini de t'aimer

    l'amour s'est usé comme la peau qui s'affine et lâche-craque

     

    il y a ensemble en moi ces envies indicibles et ces désirs inavoués,

    ces questions qui maraudent et jouent au goutte-à-goutte dans mes pensées déchirées

    (par l'alcool comme par mes mains désoeuvrées maintenant que les tiennes les ont lâchées)

    - je respire, je respire mais même le présent s'est endormi, même sa vie a fui,

    tu me regardes et je vois tes yeux déborder de larmes alors que tu ne pleures pas

    et j'entends ta douleur alors que tu ne la dis pas

    il faut faire sortir la douleur expulser la douleur chuchoter la douleur

    je veux t'aider à la porter à l'extérieur du coeur

     

    (moi je rangerai la mienne avec les miettes sous le tapis - je respire, je respire, mais que faire sans ton amour qui s'est endormi ?)

    ~

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  • il y a la vie qui frappe et la vie qui tape et la vie qui cogne

    j'en ai les mollets bleus les cuisses bleues même les yeux bleus

    - bleus de larmes et bleus d'alcool, j'en ai les yeux qui débordent, se décollent,

    ivre, je n'entends plus personne, je ne t'encense plus, je t'égare dans les

    souterrains poisseux de ma mémoire, pris au piège entre deux

    souvenirs dont la rétine s'envole

    tu ne peux plus sortir

     

    il y a la vie qui brûle et la vie qui s'essouffle et la vie qui réduit

    j'en ai les mains qui tremblent les jambes qui tremblent et le coeur qui espère

    - d'un espoir teinté de mercurochrome et de miel âcre, il coule dans ma gorge mais

    on dirait que je mange ma mémoire à pleine brassées elle me

    coule et s'écoule dans mes poumons j'en ai du mal à

    respirer, prise au piège entre deux expirations je

    ne peux plus t'aimer

    ~

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  • tout se cogne cogne cogne à l'intérieur de mon crâne

    les casseroles contre le four et les rêves contre les jours

    les rendez-vous par centaine que je voudrais honorer tous

    ils se cognent cognent cognent et ça résonne

     

    mon corps vide contre tes dents pleines 

    mes nuits froides contre les matins blêmes

    mon front moite contre mes paumes

    tout se cogne cogne cogne

     

    les doigts sur le clavier et les amis contre le vide

    tout se cogne cogne cogne

     

    les adieux face aux souvenirs, ton odeur à mes narines

    tout me frappe - tout m'agresse 

    il y a tellement de fracas qui s'égare à l'intérieur du corps

    (comme il est vide pour le moment ça rebondit ça résonne et elle est douloureuse la résonance)

     

    tout me cogne et j'en ai des bleus jusqu'aux yeux

    ~

    toujours les mêmes rêves

    Victoria Siemer


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