• la respiration

    tu sais

    j'ai la musique fort fort qui cogne à mes tympans

    (comme ça ça fait moins de fracas quand je pense)

    parce que tu sais je pense maintenant

     

    oh, un tout petit peu, oui

    mais un tout petit peu c'est un peu quand même

    oui, je pense un peu quand même

    et dans mes silences de fille ordinaire

    je tisse d'immenses voiles dedans mon crâne

    dans lesquelles je m'emmêle

     

    tu imagines mes doigts imaginaires empêtrés à l'intérieur de mon cerveau

    en train de farfouiller pour essayer de dénouer ce noyau de pensées dures

    qui ne cesse et cesse de rouler

    toute, toute la journée

    tourner en rond derrière mes pupilles

     

    ça me casse beaucoup de vaisselle du coeur..

    mon estime de moi, c'est en miettes maintenant que je te la raconte

    la grande école des chiffres, je n'en suis plus si sûre maintenant que je me suis posée la question

    ("mais pourquoi tu fais ça Clara ?")

     

    soudainement, tout est possible

    tu sais, ça m'angoisse, ça m'angoisse

    le vide comme ça

    l'appel du par-dessus bord comme ça

    les possibles comme ça

    l'avenir qui pourrait être une immense page blanche 

    ("mais que voudrais-tu y écrire Clara ?")

    immense comme les voiles qui m'étouffent à l'intérieur

     

    (mais ne t'inquiète pas je respire encore convenablement)

     

    tu m'imagines, me frottant les tempes pour essayer de comprendre dans quel sens il faut réfléchir,

    pour démêler mes pensées à demi-germées, mes rêves écaillés et ma poésie périmée

     

    dans quel sens faut-il réfléchir, tu sais toi ?

     

    moi je suis partie de la respiration (tant que tu respires, mais tant que tu respires tout est possible, tout est peut-être)

    de là j'ai vogué jusqu'à l'amour-confiance, ma colonne vertébrale, plus solide que jamais depuis qu'il ne m'aime plus,

    j'ai posé un pied sur la terre des miroirs, j'y ai jeté un oeil, égaré quelques pensées

    et depuis je cours en rond

    mais je m'élève

    et je m'enfonce

    et il n'y a ni commencement ni fin

    je t'ai dit, tout, tout s'emmêle

    je ne comprends pas dans quel sens il faut réfléchir

     

    mais tant que je respire, tant que je respire

    j'apprivoise l'angoisse comme un petit chat

    ~

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