• Untitled

    vous me faites penser à la pluie, répète-t-elle pendant que son vélo s'endort et s'envole

    vous me faites penser à la pluie et à ce poète affectif, très, trop, tellement trop, qui m'a coursée-clouée sur les murs de tous les métros - je fuis mais giflée par la vie, je ralentis (et alors je m'écroule et alors je rêve pour échapper aux mains rugueuses du poète qui ne se fatigue pas de m'aimer)

    le poète ne se fatigue pas de m'aimer - mais moi je peine, mais moi je m'épuise le long de mes semaines qui s'éternisent, j'écris, subtile, mais la pluie se mêle aux lignes et tout coule, s'écoule et s'efface sans laisser de traces, exception faite peut-être

    du bleu dans ma gorge donné par l'amoureux de l'autre qui est un secret pour tous

     

    - vous me faites penser à la pluie, répète-t-elle, alors que que le temps sourd craquèle les trottoirs de ma ville

    - qu'elles sont loin, loin les fins de semaines

    dans ma tête la piqûre aigre des souvenirs qui décantent et les rêves de contrebande - mais où se cache le repos si ce n'est dans mon lit - vide le lit vide - au moins mes draps y sont doux, pour réparer un peu ces trous partout dans mon corps où refroidissent les cendres de tes baisers - ces creux dans le matelas où se cachait cette odeur de toi

    dans ma tête l'acidité du manque qui submerge les derniers neurones allumés
    je m'essouffle et me dévide

    mais le cambouis me remonte jusqu'aux coudes

    mais les cernes me glissent jusqu'au cou

    ~

    Untitled

    Victoria Siemer - Illuminated

    « Attentif'la respiration »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :