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Par Flippye le 29 Juin 2016 à 20:08
Il me disait :
« aime ton prochain comme toi même »,
c’est la jolie devise des jolies catholiques ;
Il me disait
tu sais, c’est l’autre là,
le fils de dieu qui est aussi un peu le père
le prophète multi-format quoi
c’est lui qui disait
« aime ton prochain comme toi-même »
tu sais là ;
Il me disait
je ne sais plus si
c’était dans le désert ou sous les eaux lumineuses
ou vers les oliviers qui saignaient de l’âme ou
peut-être sur les rameaux de palmier qui singeaient la poussière
peut-être que c’était juste avant mardi gras
peut-être bien après le mercredi du feu et des cendres
je ne sais pas plus pas mais
tu sais il disait
« aime ton prochain comme toi-même » ;
C’est très joli comme pensée
- comme les jolies catholiques -
mais il n’a pas pensé, le métamorphe de généalogies,
il n’a pas songé, dans ses églises vides
- remplies de lumière désertées d’âmes -
et si tu ne t’aimes pas
comment traiter le prochain ?
Comment le lui dire, au prochain, viens, prochain, viens, je vais t’aimer comme je m’aime,
viens, je vais te cracher dessus dans tous les débris de tous les miroirs,
je vais te fendre la peau avec mes ravins-doutes ;
viens prochain, je vais t’aimer comme je m’aime,
ensemble on va pleurer la douleur d’être soi
- tout pleurer tout comme c’est dur comme c’est dur de vivre
de vivre tous les jours chaque jour comme c’est dur ;
viens prochain, je vais t’offrir chacune de mes peurs comme autant de roses
on en fera un beau bouquet d’épines au parfum âcre de passé
qu’on clouera sur les lèvres des amies hypocrites ;
viens prochain, on va jouer au jeu des angoisses musicales,
non, ne t’assied pas là !
Comment le lui dire ?
Allez, viens, prochain, je vais t’aimer un peu comme je m’aime
de manière décousue, je vais t’aimer en transparence dans tous tes pointillés,
je vais t’aimer en entier et te huer pour chaque détail,
viens prochain, on va s’aimer en manque et on va s’aimer en creux,
entre les mirages et les visages on slalomera un peu
ensemble on oubliera les dieux polymorphes qui ne savent plus de quoi ils parlent,
qui te pseudo-accompagnent mais comptent aussi tes cicatrices
allez viens prochain, on va la garder leur devise
qui s’érode et se roule dans la poussière de leurs chapelles vides
« aime ton prochain comme toi-même »
prochain, si tu m’aimes un peu je t’aimerais un peu ;
en fuite sous les eaux ou sous les rameaux collants-transparents des faux prophètes,
on pourra faire semblant de savoir aimer ces corps en décomposition constante
allez prochain, viens, dans les forêts bleues de vague à l’âme
la devise est infernale
la question infondée mais éternelle
si je t’aime est-ce que tu m’aimes ?
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Par Flippye le 28 Juin 2016 à 19:36
Si tu pouvais ouvrir une porte imaginaire ou réelle, de celle de ton voisin à celle du rêve d'un grizzli, sur quoi donnerait cette porte ?
Ah les portes les portes les portes
c’est comme les choix les portes
faut les atteindre pour les réussir
faut arriver à l’attraper cette poignée avant de pouvoir enfin sortir
ah les portes les portes les portes
il en faut des centimètres et des mains tendues
et des mollets crispés et des pointes de pied
pour les avoir enfin en main
ah les portes les portes les portes
c’est comme les choix les portes
faut être assez grand pour les faire
faut avoir assez d’années au compteur
assez de cheveux blancs à l’âme
pour oser sortir, trancher, frémir, choisissez.
Ah les portes les portes les portes
c’est bien beau mais trop grand les portes
c’est bien joli mais trop petit
elles sont pas de la bonne taille
elles dépassent elles déraillent
ah les portes
toutes mal cadrées mal ajustées
les gonds qui grincent le bois qui fend
ah les portes les portes
les raclures sur les planchers
les serrures qui couinent
ah les portes les portes
faut les aimer et c’est pas facile vous savez !
Ah les portes les portes les portes
avant de choisir laquelle faut d’abord savoir les ouvrir
mais les poignées sont hautes les verrous fâchés
les gonds sont crispés et elles sont toutes cadenassées les portes
avant de choisir par laquelle sortir faut d’abord les ouvrir
mais elles se sont barricadées les portes
barracudas les portes
piranhas du choix, elles mordent les doigts qui dépassent
qui dérapent, les portes cannibales de cheveux d’âme,
avant de choisir par laquelle fuir faut d’abord trouver la clé.
~
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Par Flippye le 27 Juin 2016 à 21:16
Le temps des basses lourdes incisant nos cerveaux revient si vite,
six mois ont passé en un dixième d’année à peine ;
les sons se cristallisent dans nos corps qui pulsent
comme la musique comme le bruit comme la foule
j’intègre l’univers tout entier et je flotte à la dérive
surfant sur le sang qui rush et qui bulle et qui me déploie
ma peau comme une aile gigantesque qui englobe le monde
ma vie de la fumée
la nuit de la fumée
seul compte le volume de l’oubli
plus fort, plus fort, encore, toujours plus fort
augmente la salle augmente et nous grignote, décibel par décibel,
augmente le son augmente et nous dévore, les uns après les autres,
l’opium s’oxyde, la compression des corps dégénère,
simple histoire de dynamique thermique,
berceuse des vieux enfants qui ne se couchent plus
leur vie de la fumée
leur nuit de la fumée
c’est l’été, l’heure des basses qui découpent les tympans en petits morceaux d’absence
on entendait à travers les fenêtres ouvertes la respiration des dormeurs,
à travers nos poitrines découvertes les petits cliquetis des débris de rêves
qui tintent lorsque l’on saute, hurlent lorsque l’on fuit.
On entendait crisser dans les bouches les mensonges engloutis des presquamis
cogner aux visages l’oxygène qui demande et supplie de le laisser sortir.
Mais il est déjà le temps des décibels qui anesthésient les esprits
les jours ont filé sans demander leur reste
l’instant des corps qui pulsent plus vite que la musique
c’est déjà l’été et l’heure d’aller danser
on entend à travers les fenêtres ouvertes la respiration douce des dormeurs,
à travers ma poitrine les coups sourds des mots emprisonnés
ma vie de la fumée
ma nuit de la fumée
mon corps un amas de cellules qui vibrent
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Par Flippye le 27 Juin 2016 à 08:55
Propriétaire essoufflée
recherche amitié perdue ;
égarée
probablement devant le centre Pompidou
et un peu dans les rues pentues de Lausanne ;
émiettée
entre le contemporain anorexique
et les coups de téléphone du silence assassin.
Propriétaire perdue
recherche amitié déchirée,
décousue par les kilomètres et les années,
détricotée par la dévolonté de deux désamies désavouées ;
Vieille connaissance recherche amitié périmée
recherche confidences d’été qui brûlent plus que le soleil ;
Vieille amnésique court encore après le goût des secrets perdus
et les rires enterrés-secrets entre les pavés.
Acheteuse enjouée
recherche table pour tout y déballer
recherche machine pour laver son linge entre amies
recherche adresse pour pouvoir écrire à la désabonnée ;
Amie désillusionnée
recherche au revoir formel
recherche point final
recherche réponses pour questions esseulées ;
Vieille connaissance
recherche adieu oublié
recherche drapeau de fin pour relation décomposée.
Nouvelle inconnue
recherche nouvelle amitié
Contactez Marc
récompense à la clé.
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