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Par Flippye le 25 Juin 2016 à 10:11
Le musée du rêve
on y est allés la dernière fois
mais si
avec ta tante
tu te souviens
c’était le jour de
c’était un peu
et dans le même temps très
oui exactement !
Exactement comme
hu-hum.
Hein ?
Non, pas tellement
un peu plus comme si
Il y avait
enfin pas de
mais très légèrement
tu m’avais dit quelque chose comme
et je t’avais répondu
mais si !
Ça m’étonne vraiment que
si seulement tu
je sais que
mais il n’y avait pas de
ou à peine
ou si peu
Le musée du rêve
tu te souviens
moi je m’en souviens
tu faisais comme si de rien
alors que tout.
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Par Flippye le 24 Juin 2016 à 10:00
Après son départ c'était comme si le silence s’était glissé dans mes tympans pour obstruer le monde. Il y avait les amis-chapeaux, les amis-fumée, les amis-joyeux qui criaient et riaient, mais dans ma tête juste le silence. Nous étions assis dans le noir de l’orage qui s’annonçait, quelques gouttes jouaient à qui tombera la première, le vent a commencé à caresser mes bras nus, mais dans ma tête juste le silence. Les amis-jolis tournaient et tournaient et buvaient et grognaient et le train est arrivé en tournoyant et le vélo est parti-minuit dans la pluie ; après son départ, c’était comme si mais dans ma tête juste le silence. Mais dans ma tête juste le silence. L’huile et l’eau ont joué à cache-cache mystère et à je te bois tu ne bois pas ma bière, les amis-flamboyants criaient et criaient et rigolaient et juxtaposaient de plus en plus fort, leurs mâchoires s’ouvraient de plus en plus grandes, leurs corps s’affaissaient et s’affaissaient et ricochaient et quand le vélo s’est enfoncé dans la nuit-minuit dans ma tête juste le silence. Mais dans ma tête juste le silence. Après son départ c’était comme. Comme. Comme. Gommé, le vélo-volé dans la nuit des enfumés. Gommé, le maillot-envolé dans la pluie orageuse des étés fâchés. Dans ma tête juste le silence. Les amis-jungle sautaient d’arbre en arbre et hurlaient de plus en plus fort, leurs poumons éclataient de plus en plus grands, leurs bras s’allongeaient et s’allongeaient et se déchiraient, leurs corps enfoncés dans la terre humide de nuit, mais le silence dans mes tympans obstruait le monde, mais dans ma tête juste le silence. Après son départ c’était comme mais dans ma tête juste le silence.
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Par Flippye le 23 Juin 2016 à 23:55
J’ai appris aujourd’hui
- enfin, il est si tard, peut-être bien que c’était hier tu sais -
appris beaucoup de choses
sur moi ;
j’ai essayé de réfléchir,
un peu,
parce que je ne veux pas emporter cette glue de sentiments au bord de la bleue.
Je me suis posée face à la feuille et
très honnêtement
j’ai demandé
qu’est-ce qui ne va pas Clara ?
Pourquoi es-tu si triste ?
Qu’est-ce qui t’empêche de vivre ?
Qu’est-ce qui t’empêche de vivre ?
Et la feuille a répondu
- après quelques larmes bien entendu -
mon comportement actuel est biaisé et blessé en partie par cette envie de succès
qui assèche mon cœur et le fait souffrir puisqu’elle n’est pas comblée.
J’ai besoin de réussir
depuis toute petite
pour avoir le très bien de la maîtresse
le très bien de mes parents
pour avoir la gommette, le petit tampon, l’appréciation, la parole
qui me fera sentir comme une case cochée
- j’ai besoin d’être une case cochée
parce que je n’ai pas encore compris que je n’avais pas besoin de l’être –
alors,
pour faire comme si,
pour lutter contre l’abominable échec des neiges,
je me dis que j’ai réussi la moitié de ce que je souhaitais accomplir,
que c’est mieux que de ne rien réussir du tout
- mais je sais qu’il me pèse de ne pas avoir TOUT réussi TRES BIEN du PREMIER COUP -
comme d’habitude tu vois.
Je tente le succès partiel pour me consoler me réconforter
mais tout de même
ça gratte
un peu
et ça m’attriste
- et ça m’attriste que ça m’attriste
mais là je m’éloigne.
J'ai appris aussi que
je voudrais être capable de régler mes difficultés de manière autonome
ça c’est une autre envie ;
tu sais, le fantasme de savoir gérer sa vie comme les grands
avec des gestes de grand une voix de grand des réflexions de grand
- pas mes émotions de petite fille qui floutent et fluctuent et débordent tout le temps -
Je voudrais de la détermination
oublier mes états d’âme qui virent au pathétique,
je voudrais de l’objectivité, regarder les actes droit dans les yeux,
devenir petit à petit autonome
- bien que je connaisse l’importance des tuteurs et doute d’être capable de réfléchir un jour sans l’aide aucune des ces interrupteurs à penser -
satisfaire mes besoins sans être dérangée ;
- face au stress, je me réfugie très facilement dans mes endroits confortables, dans mes petites habitudes ou dans la douceur de ne rien faire,
je voudrais arriver à me reprendre en main,
me sortir de cette immobilité inconfortable
dans laquelle je
me complais
en espérant que le temps passe et l’emporte au loin.
Je me sens enchaînée, attachée aux journées qui traînassent, alors que rien ne me retient de faire ce que le soleil me dictera.
J'ai mis en mots que
mes doutes et mes angoisses prennent beaucoup de place et m’empêchent de
communiquer efficacement,
voir de communiquer tout court.
Cette difficulté à parler me rend encore plus triste,
parce que dans l'état d’esprit qui est le mien actuellement
j’ai besoin d’encore plus d’amour et d'amour et d'amour
que d’habitude.
J'ai appris que
mes angoisses m’angoissent.
J’ai du mal à arrêter de penser, à me séparer de cette négativité dont je m’entoure sans en vouloir.
Je sais que la situation changera dès que j’aurais le courage de m’attaquer à cette sensibilité interne qui m’étouffe et me vide peu à peu de toute ma substance.
Mais peut-être que ce sera pour demain.
L’encre frisotte, c’est l’heure pour le papier et la petite fille d’aller dompter la lune.
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