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La lumière éteinte
On croit savoir articuler,
pourtant,
tu me lances
souvent
des phrases machouillées qui me collent au visage,
des idées pas trop pensées qui peinent à germer;
tu me postillonnes
dessus,
avec ton air très grave,
très amoureux,
la tendresse que je ne sais épeler
(coffre-fort immature dont j'ai perdu les clés).
On se vide les doigts,
clopin-clopant,
(souvent)
c'est que je croyais savoir articuler
tu vois
j'entends
mais toi tu ne m'entends pas
- je ne te vois plus
(ou si peu, tu vois ?)
J'ai perdu la clarté
avec les mots souterrains
(l'amoureuse transparente aux mots obscurs
ternit toujours certains lendemains).
J'ai perdu la clarté, mon dentier,
mes pensées mal finies aux entournures chiffonnées,
tout se mélange, dilettante affamée,
je dévore ton corps sans pouvoir l'expliquer,
et je ne suis pas claire, je sais !
Claire Clara, la lumière éteinte,
l'amoureuse invisible aux phrases emmêlées,
au corps de poupée russe, aux poèmes crochetés,
Clara la lumière aux pensées cornées,
tout s'enfume, s'emmêle, pêle-mêle;
pourtant,
souvent,
tu sais,
toi,
décoder
les mimosas obscurs de mes nuits éclatées.
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Commentaires
Je me perds ici (et c'est un bel endroit pour se perdre).