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(jour 1) - les murmures
il n’y aurait pas pu avoir de titre plus doux que celui d’aujourd’hui
pas d’accroche plus tendre que celle-ci
c’est qu’il faut des mots de coton pour inviter à l’écriture
retourner à l’écriture, revenir à l’écritureaoût nous étouffe, et pourtant sous la chaleur l’encre sèche
- celle qu’on verse, opiniâtre, sous les rhododendrons
celle qu’on glisse, secrète, chaque fois plus proche du cœurà chaque matin où je croise l’ami bleu gyrophare, il me donne
de ses nouvelles, et le titre du nouveau chapitre de sa vie
(à croire que je ne le croise qu’une fois par chapitre
ou bien que sa vie défile plus vite que la mienne)
cela semble lui faire tant plaisir, à l’ami,
de s’essorer les émotions pour me nommer leurs textures
leurs formes, leurs couleurs, leurs murmures,
lui qui sait, rien qu’à leur évocation, quel goût avaient les larmes.
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