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(jour 6) - l'innocence
(jour 6)
l’innocence du courant d’air qui joue dans les décombres des tremblements de cœur
c’est tout ce qu’il me reste
c’est tout ce dont j’ai besoinc’est sentir mes cils frémir
mes joues brûlantes, brûlées
être frôlée par la brise
si légère qu’on la jurerait inexistante
c’est sentir ma peau caressée par une paume fébrile et fraîche,
orpheline, la pulpe des doigts en est glacéepartout où je cours, j’accours, partout où l’on m’attend
toujours
j’arrive en avance
un tout petit brin d’avance
un tout petit bout d’avancepour me laisser le temps
assise à côté du vélo-doux
de m’inventer un espace
où les murs du vent se replient sur mes épaules
où les mains griffées de l’herbe s’infiltrent sous ma peau
où le bruit de la vie se fond dans le décor, qui lui-même vacille
- notre si grand théâtreassise au pied des roues du vélo-doux
je me donne le temps
de fermer les yeux
de m’ouvrir le cœur
pour un tout petit bout de temps
qui n’est plus que le mien
de m’ouvrir le cœur
et de ne lui donner
qu’un peu de silence et de ventje me donne le temps de m’ouvrir le cœur
et de ne rien lui demander
si ce n’est battre, un peu encore,
et d’apprécier la caresse de la brise innocente
sur mon corps fissuré d’amour et tâché d’herbe
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