• (jour 25) - et si

    (jour 25)

     

    violette 

    plus je bois plus je bois plus je bois

    plus je t'imagine couchée sous mes mains

    nos gestes imprudents, imprécis 

    pourtant dictés par un désir indicible

    violette

    plus je te vois plus je te vois plus je te vois

    mille images se superposent sous ma rétine 

    kaléidoscope érotique de nos nuits imaginaires 

    j'imagine tes cheveux collés à ta peau d'oiseau

    violette

    j'imagine tes cheveux collés aux creux de ton corps

    violette 

    tu n'es qu'un moineau aux avis très tranchés 

    un tout petit moineau aux yeux de charbon 

    qui me poinçonnent violette

    qui me poinçonnent avec une violence 

    violette

    quand tu me fixes avec ces yeux là

    la question qui pend au bout de tes cils est limpide

    violette tu demandes toujours sans le dire:

    pourquoi, pourquoi vis-tu poète de pacotille

    pourquoi, pour qui vis-tu, ma poète de paille et de velours

    violette tu me demandes pourquoi je vis

    et je n'ai pas de réponse

    violette je n'ai pas de réponse 

    à tes pieds je ne dépose qu'un bouquet de lilas, de questions et de désirs

    violette voudrais-tu jouer à nous épeller ensemble

    violette veux-tu jouer à nous effeuiller ensemble 

    quand tu ris mon coeur se fissure de trop t'aimer en secret

    ton corps secoué par des éclats réveille pour moi les sanglots 

    violette

    si seulement la place à ton bras était libre 

    j'embrasserai chacune des cicatrices qui grognent sur tes cuisses

    violette

    je recouvrirai tes bleus d'étoiles sous anesthésie 

    je ferai courir, courir mes mains sur ta peau d'oiseau 

    je te ferai des noeuds au corps, au coeur, violette

    le temps perdu ne se rattrape pas, plus

    si la place à ton bras était la mienne

    je baiserai tes mains pour les parsemer de poèmes 

    violette

    si tu étais mienne

    j'oserai soutenir le charbon de tes yeux quand tu me demande: poète, pour qui vis-tu

    violette, je vis pour ton corps quand le rire le secoue come un grelot

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