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27.08
c'est fou finalement que toujours je revienne ici de mon plein gré
dans le grand tri de ma vie j'ai retrouvé la première lettre de rupture qui m'était adressée
oh, elle date, l'encre s'affadit
et pourtant, je me suis rendue compte que je ne l'avais jamais lue
jusqu'au bout
mon corps de petite fille a tout nié en bloc
jusqu'aux mots
que j'ai refusé de voir
je n'étais pas une petite fille j'avais juste les paupières closes
et pas la moindre idée de comment les ouvrir
je ne savais même pas que je marchais à son bras les yeux fermés
fermés noir
j'ai relu ma toute première lettre de rupture
et c'était peut-être la plus belle
et j'ai pensé
quelle belle chose que d'avoir croisé ce nageur
quelle belle chose que d'avoir navigué un bout de vie avec lui
et quelle belle chose aujourd'hui que d'arriver à le penser et à me le dire
je grandis
ça n'en a pas le goût, ni l'odeur ni la forme
mais je grandis
quand je me retourne sur mes vieux amours
je peux le voir
je peux me voir
obtuse et silencieuse
désireuse à n'en savoir que faire
et je peux toucher du bout des doigts
le mince lacet qui me sert de chemin
je ne suis plus à la même place
je grandis
dans la douleur et dans l'euphorie
chaque émotion un tsunami
une larme à la fois
(parfois deux d'un coup, mais je suis une lacrymale facile)
une larme à la fois, un espoir après l'autre
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