• tu sais cette après-midi les enveloppes m'ont entaillé les yeux j'ai pleuré à demi-voix sans me faire voir

    le moineau me manque et la la la LA photo repasse mille fois un jour sous mes paupières

    au yoga son sourire doux

    dans la rue son pull à vagues à l'odeur d'été et de citronnelle

    sous mes draps la lettre goût homéopathie et lavande

    harnachée à mon vélo ses mains froides froides froides à en glacer mon coeur

    sous la pluie battante la fleur en forme de bleu glissée dans son cou plissé

    les os de sa mâchoire cachés entre deux formules d'analyse

    au déjeuner ses yeux fermés ses yeux brûlés ses yeux fumée

    mamie moineau nous a quittés

    un jour sur deux j'ai toujours de la peine à respirer


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  • fi

    j'apprends

    à onduler dans mes pantalons noirs pour faire semblant de ne pas courir

    à apprivoiser l'amitié simple, l'amitié brute

    à détricoter les connaissances

    j'apprends

    à respirer moins serré

    à tourner mes jambes vers l'intérieur

    mon corps vers l'extérieur

    j'apprends

    à ne pas laisser vivre les angoisses en dedans

    à les porter à fleur de peau aux yeux de tous

    à oser prononcer la tristesse

     

    et soudainement la tristesse existe


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  • comme d'habitude, les montagnes russes de l'écorchée vivre

    alors c'est ça, coexister avec le monde à fleur de peau

    tout m'écorche, me sonde, le moindre déséquilibre me balance à bas de mon vélo

    et je m'écroule dans mes bleus noirs qui s'esquissent comme des fleurs sur mes mollets

    alors c'est ça, coexister à fleur de vide

    apprendre à apprivoiser le stress qui funambule en reine sur ma colonne en miettes

    respirer malgré les poumons percés

    retrouver l'équilibre précaire du moral en fonction de la productivité

    comme abscisse, le nombre de séries réussies, en ordonnée, le nombre d'heures de sommeil volées

    des chiffres partout même le soir glissés sous les paupières, des boucles normées jusqu'à l'indigestion

    jusqu'au débordement, jusqu'à la vidange par les larmes et les larmes et les larmes

    alors c'est ça, coexister à la vie

    reprendre le tissage de l'espoir actif pour l'implanter jusqu'aux neurones

    lutter contre l'apathie et la morosité pour avancer toujours, immobile jamais

    refuser l'immobilité parce que même se traîner sera mieux que de se morfondre

    refuser l'immobilité parfois si tentante, si tentante qu'en fermant les yeux on s'imaginerait bien un moment s'arrêter

    refuser le sur-place, remplacer les paysages qui défilent toujours immobiles par des histoires de fous, folles

    alors c'est ça, coexister au bord du monde

    faire semblant, semblant de vivre pour y croire au moins un peu


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  • Dis

    j'écris comme d'habitude par catharsis, par purgation de l'âme

    je débouche les siphons des grandes tristesses, les sinus qui valsent dans nos têtes en forme de poires;

    je viens écrire les grandes angoisses qui viennent câbler la colonne, qui nous engoncent, nous étrillent, nous malmènent;

    je viens poser entre deux lignes la tristesse acide et rance qui coule et pulse et mord


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