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La veste jaune elle court elle court elle court le long des murs le long des jours le long des nuits, elle les arpente les nuits, elle les distance elle les détruit même elle les adore pourtant la veste jaune, elle court, elle court si vite que même la lune ne pourra jamais la rattraper, elle court elle court la veste jaune, elle court si vite que personne même pas elle ne peut la rattraper, même pas elle, surtout pas elle. Elle court le long des miroirs dans le noir sur les quais de gare, elle court jusqu'à la gare la veste jaune, elle court sous les lampadaires elle devance tous les retards elle attend même en courant dans le froid dans le noir, elle attend la veste jaune, elle attend, elle attend, elle attend si patiemment si impatiemment, si impatiemment ô que le temps semble passer lentement !
Les jours, les jours ils ne courent pas eux pourtant, on dirait qu'ils se reposent les jours, qu'ils s'endorment, ils dorment les jours, ils dorment les jours, ils dorment les jours, pourquoi dorment-ils tous les jours ?
Ils dorment et le temps dort aussi, tout dort, tout dort, tout dort sauf les trains, les trains ne dorment pas, ils viennent, repartent, ils partent en voyage les trains, mais toi pourtant tu ne viens pas, tu n'es pas là, et moi je cours le long des quais le long des trains le long des gares le long des jours, je cours je cours je cours, je cours jusqu'à doubler le temps, doubler les trains, doubler les jours, doubler les jours pour atterrir dans tes bras, atterrir dans tes bras apaisée comme on reverrait le soleil, comme on arrêterait le temps, comme une étoile solitaire qui retrouve sa maison, comme on rentrerait chez soi, rentrer chez soi, pour retrouver ton sourire, ta chaleur, ta voix et tes bras.
2 commentaires -
il fait bien noir dans les nuages ce soir
la musique dit goodbye stranger
les amis disent tu me fais mal
tu lui fait du mal
tu ne te rends donc compte de rien ?
Mais tout le monde le voit !
moi je trouve qu'il fait bien trop noir dans les nuages pour me voir encore, et que le soleil est trop éblouissant
tout comme la veste jaune en pleurs dans le métro,
tout comme les valises qui se sauvent en volant le long des trottoirs,
comme la maison vide que l'on remplit de fourrures amorphes pour simuler un semblant de chaleur
car il fait bien froid aussi, si loin du soleil !
Alors la musique répète
goodbye stranger,
le coeur articule, lui,
tu m'étrangles, arrête,
tu me fissures de larmes
tu me secoues trop fort
- comme le métro -
tu me secoues trop fort
ne me secoue pas tant, je suis si plein de larmes.
La musique chuchote
life was so wonderful
je ne remarque que l'imparfait et les cordes mélancoliques
je n'entends que le vent qui souffle dans la cheminée froide
qui chante dans la maison vide
qui court le long des pièces immobiles, autour de la table désertée,
et la musique crie
please tell me who i am
le coeur crie plus fort encore
je ne veux pas savoir !
Il fait bien trop noir au-dessus des nuages
tu n'as même pas ouvert tes rideaux de larmes
je ne veux pas te voir !
~
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"Mam'zelle Bulle
traverse les nuages
enfile un pull
il fait froid au-dessus des orages"Tryo ~ Mam'zelle Bulle
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