"Et tu fais le tour de ta chambre
et tu sens ton coeur qui se cambre
et qui cherche un recoin d'amour
ton corps fermé à double tour

Et tu sors tu vas dans la rue
tu cours après ta vie perdue
tu vas sans savoir où tu vas
tu bois sans savoir quoi tu bois

Que la vie est triste mon amour mon amour

[...]

La souffrance chancre immobile
qui t'attends comme une araignée
tisse sa toile sur la ville
et remplit son panier
sex-shops et paniers à salade
les détraqués et les malades
ces coeurs qui se pendent aux néons
l'aveugle et son accordéon
ses yeux qui se pendent à l'espace
tous les maquereaux tous les rapaces
le chien qui a perdu son maître
la vieille pute qui peut plus se faire mettre
qu'a les seins comme du beurre fondu
qui dégoulinent et qu'en peut plus
Toutes ces vies qui vont pas bien
Toutes ces nuits qui crient pour rien."

Francis Lalane

Parce qu'il y a des chanteurs qui savent encore écrire.
Et que j'ai vu cet homme la chanter devant moi.
Dans la salle, il aurait pu amener toute la misère du monde que nos larmes n'auraient été plus réelles. Mais il a fait mieux. Il nous a laissé nous l'imaginer, avec sa voix, il nous a laissé faire la transposition des paroles aux actes, des mots aux personnes, et ça, ça fait mal.
Mal, mais c'est beau.