• (jour 18) - je meurs de soif auprès de la fontaine

    (jour 18)

     

    il n'est pas dit que les fougères savent chanter: c'est une conclusion inhabituelle elle me chuchote. et que fais-tu alors du bruissement de leurs longues feuilles sur la mousse encore humide? je m'entête: pas un chant, juste un mensonge. il est si facile de croire à la main tendue d'une liane qui se déshabille pour tes yeux seuls. c'est indolore jusqu'au jour où tu découvres qu'elle a foré jusqu'à ton coeur. lorsque ta poitrine se décline plus nid de termites que bunker anti-atomique, aucun cataplasme ne saura colmater le tout. l'heure des chants est close. c'est la gorge rêche d'avoir trop aimé qu'on s'endort pour un sommeil sans repos. on meurt de soif auprès de la fontaine: son eau n'est ni pour les évadés ni pour les irrésolus. il y a dans cette danse un absolu qui s'ignore: celui des âmes qui veulent tout vivre. qui peuvent tout vivre. ces fougères qui ont l'âme assez extensible pour en extraire toutes les émotions à l'état net. les fougères ne chantent jamais je répète: elles hurlent. elles vociférent. elles tempêtent et fracassent et broient. elles savent qu'il n'y a que le cri pour retranscrire ce que c'est de vivre.

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