Il pleut.
Il pleut sur la ville aujourd'hui.
Ma ville vide, vide de rires, ville de violence,
Ma ville sous la pluie.

Et pendant que le ciel regrette de n'être qu'un paysage,
Sous mes yeux fermés s'étendent rivières sanglantes et carnages.
Et le soleil qui fuit et abandonne lâchement notre fumeuse petite cage
Se cache derrières ses nuages face à tant de haine, et face à tant de rage.

Que veux-tu que je te dise ?
L'horizon déraisonne les rêves des gens trop sages,
Qui se lancent dans la destruction, dans le pouvoir sans partage.
Leur folie furieuse frappe la ville comme le pire des orages,
La peur résonne, l'écho de leurs pas s'étend, ombre sauvage,
Sur la ville qui attend.

Elle attend l'abordage !

Que veux-tu que je te dise ?
L'horizon arraisonne les raisons des gens qui ne sont pas assez sages
Pour voir comment leur déraison amène la terreur sur les visages.
Ils dépiautent, ils dépècent, détruisent leur petite espèce,
Qui ne se rebelle, par peur, par crainte d'un autre matraquage...

Que veux-tu que je te dise ?
L'horizon de ma ville ne s'étend guère plus loin que les montagnes,
Confinés que nous sommes dans cette enclave esclave de la nature.
La bataille et la guerre qui ici font rage, n'ameutent guère les voisines campagnes,
Toute intervention d'une milice extérieure est donc tristement à exclure...

Que voulais-tu que je leur dise ?
Qu'ils allaient nous aider ?