• Au fond il était une fois

     

    La lune se dépose en musique au creux de nos paupières et derrière nos genoux. On ne dresse plus ni listes ni la table, de toute manière qui y mange sinon toi et comme tu n'y viens plus. J'ai les lèvres ouatées, assourdies par toutes ces angoisses discrètes qui se clipsent derrière nos paupières et au creux de nos genoux.

    Je mange doucement pour ne pas partir déjà, pas encore, tu sais il est si tard quand je rentrerai la ville sera noire de monde et noire tout court, privée d'amour et de lumière, il fera nuit et il sera si tard qu'au fond peu m'importe de savoir si je suis déjà partie, encore ici ou bien si c'est toi qui n'est plus là.

    Je marche très doucement pour m'imaginer encore une fois tes mains sur moi, tes mains si loin, si loin, si lointaines et si froides que dans la nuit glacée je les sens pas à pas peu à peu s'éloigner. J'écoute chanter les yeux fermés, tu sais, je me prends alors tant de portes et de gens et d'obstacles sur mon chemin on dirait que personne même pas moi ne veut me voir rentrer.

    Pour rentrer où dis-tu ? C'est vrai que mon chez-moi s'esquisse dans tes bras qui eux ne sont pas là, chez moi n'est donc pas là, pas là, si peu là qu'alors je dors dans le métro et je m'assoupis en cours en rêvant de tes baisers chauds.

    Chauds et un peu doux, un peu comme la lune comme la nuit noire comme ma couette sous laquelle j'oublie tout, mes journées sans fin et tes bras absents, j'oublie tout les yeux fermés, les attentes les dates les cauchemars, tout te dis-je, j'oublie tout,
    j'ignore même l'angoisse clipsée sous mes paupières pour passer la nuit entière et non pas noyée dans le sel.

    « Ecole de la vie!Un petit clou »

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