• Vouloir écrire. Chercher quoi dire.
    Chercher ses mots, l'inspiration.
    Le début de la phrase et le rythme des vers.
    Chercher sur quel ton et de quoi parler. S'interroger.

    Siffler un poème joyeux, heureux, bourré de sourires et de grâce juvénile
    Un chant qui met de bonne humeur, qui fait se plisser les yeux de joie
    Une mélodie qui remonte le moral, qu'on offre à un ami comme un cadeau,
    Qui fait briller les yeux et scintiller l'âme comme un diamant bleu.

    Chanter un poème d'amour. Un poème beau et transcendant
    Plein de mots doux, de belles phrases et de grands toujours
    Un poème décrivant les incroyables émotions, sentiments,
    Qui lient deux personnes comme avec des chaînes de velours.

    Écrire un poème de mélancolie, sur le souvenir et l'amertume.
    Décrire sa vie d'avant, questionner celle d'après, et soupirer
    Auprès des buissons de pervenches qui se veulent discrets,
    Pour jeter en arrière un regard bien trop doux sur le temps.

    Ou hurler un poème de peur et de haine, de rage et de douleur
    Arracher au papier ses lignes pour y graver la bile et les larmes
    Tracer des lettres comme on frapperait sa page, pour exorciser
    La violence qui prend doucereusement racine en son cœur...

    Et écrire un poème pour choisir quel poème écrire,
    Et ne plus savoir quoi dire pour enfin se taire.


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  • Alors qu'elle
    S'assoit,
    Le monde
    Se tait,
    La salle
    S'éteint,
    Le film
    Commence.

    Dans le
    Silence,
    Trop lourd,
    Dans la
    Pénombre,
    Trop noire,
    Elle ne pleure
    Même pas.

    Mais la chaise
    De bois
    Aux bords
    Acérés
    Filera
    Ses bas.

    Et tandis que plongent les mailles en rivalisant de vitesse, sautent chacun des piliers de sa vie. Un à un, un par un, à la vitesse faramineuse des bonheurs qui filent et qui fuient, tout part, tout fout le camp, tout se barre comme si plus rien ne devait rester, comme si tout devait s'enfuir, partir, l'abandonner, comme si la totalité de son masque partait en vrille. Et l'accroc s'étend, et les jambes s'en trouvent dénudées, mais ce n'est pas les jambes qu'elle ressent nues, c'est son corps, son corps entier, livré en pâture aux regards avides de sang et de carnage, elle se sent visée, déchiquetée, brisée par tous ces yeux qui la dévorent, et ses joues qui brûlent, et ses larmes qui coulent, tout à cause de ses bas filés !

    Même la
    Dernière
    Maille
    Ne sait plus
    D'où elle vient.


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  • Heurts.
    Je me heurte aux murs d'incompréhension que vous vous amusez à dresser.
    Murs bêtes de rancœur et de bile. Vous chercher simplement à m'isoler, encore.
    À me laisser seule avec ma haine et ma rage.

    Mes démons qui me bouffent.
    Mes fantômes qui me hantent.
    Mes cauchemars qui me tuent.

     Vous voudriez m'enfermer dans ce cube de colère.
    Vous voudriez m'étouffer avec mes terreurs affreuses.

    Alors doucement, secrètement, vous bâtissez des murs qui tendrement m'enferment.
    Vous pensez qu'en me laissant avec ma solitude et mes démons je souffrirai,
    que je souffrirai assez pour vouloir partir. Partir simplement pour ne plus revenir.

     Mais vous ne savez pas vous.
    Vous ne savez pas que je ne suis plus seule.
    Comme les fantômes auparavant, j'ai désormais toujours avec moi, quelqu'un.
    Avec moi j'ai son sourire, sa joie et ses mots.
    Accrochés au cœur, comme cousus dans ma peau.
    Son bonheur qui appelle le mien.
    Ses mains qui cherchent les miennes.

    J'ai le corps qui l'apprend, les poignets qu'il aime.
    Vos cicatrices ne lui font pas peur. Ils les connaît et les affronte.
    Vous ne le ferez pas fuir.

     Et je ne suis plus seule entre vos murs de rage.
    Et son sourire me guide et m'éclaire.
    Je ne lâcherai plus.

    Même quand vous êtes déjà là, il lui suffit de trois phrases pour vous faire disparaître.
    Désolée.

     


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