Proie.

La beauté de la Lune
A capté mon regard.
Seule dans la brume
Je souris dans le noir.

Personne ne comprend
Mais je l'aime c'est ainsi;
L'univers fascinant
Du royaume de la nuit.

Je suis en quête
De violents frissons.
Les humains sont bêtes
Mais bon, passons.

Besoin de sang, de cris,
Et de douleur.
Besoin pressant, sans vie,
Sans peur.

Je traque ma proie,
Je cherche qui tuer.
Sans savoir où aller,
Sans savoir qui est là.

Elle, elle marche dans la rue
D'un pas tranquille;
C'est une proie facile,
Il faut que je tue.

Elle sera ma proie,
Son sang, qui pulse dans ses veines,
Me fait déja
Perdre le contrôle de moi-même.

Elle va mourir.

Elle n'est vêtue que d'un sari
De coton rouge et cendre.
Elle me sourit
Alors qu'il gèle à pierre fendre.

Elle va mourir.

Je me prépare à bondir
Mais je m'arrête brusquement.
Elle se met à rire,
À rire doucement.

Doit-elle mourir ?

C'est quand elle relève la tête
Que je les aperçois.
Ses yeux de bête
Me transforment en proie.

Qui va mourir ?

Mes rêves de sang giclant
S'effondrent sans bruit.
Clouée sur place, je sens
L'oppression de la nuit

Que dois-je dire ?

Elle s'approche, pas à pas,
Je ne peux m'enfuir.
Elle s'approche, elle est là.
Je vais mourir.