Moi, je ne suis qu'une pauvre fille, une pommée comme on dit par ici.
Je ne fume pas, je n'aime pas être bourrée ni tricher pour rentrer en boîte de nuit,
Et quand j'ai des amis, c'est pour longtemps, pas pour la vie.
Il paraît que je ne suis pas comme eux, que je ne peux pas comprendre leur vie.

Ça je le respecte, s'ils ne veulent pas de moi, je pars et puis voilà.
Mais il y reste des choses, des choses étranges que je ne comprends pas.

Eux, ils ont besoin de se sentir nombreux avant d'attaquer, de critiquer, et de blesser.
Moi, quand ça me tient à coeur, je peux être seule contre tous, je continuerai d'argumenter.

Eux, ils font jouer les hauts-bois et éclater les trompettes quand ils sont heureux.
Moi, je fais résonner dans mon coeur ce grand écho tendrement merveilleux.

Eux, ils ont besoin de se retrouver tout les weeks-ends, de s'inviter à tous les congés.
Moi, quand le week.-end est là, je suis si heureuse d'être seule que d'eux je ne veux plus en entendre parler.

Eux, ils font des montagnes de pas grand-chose, et ensuite ils jettent de l'huile sur le feu.
Moi, quand ça devient trop dur, certes je trébuche, mais je ne baisse pas les yeux.

Eux, quand ils dépriment, ils chassent les idées noires à grand renfort de sorties entre amis.
Moi, je l'accueille sans détourner le regard, et souvent on parlemente jusqu'à tard dans la nuit.

Eux, ils accueillent tout le monde et repoussent ensuite ceux qui ont eu l'audace de s'incruster.
Moi, je n'accepte à entrer dans ma bulle de solitude que les gens qui sont prêts à me parler.

Eux, ils me font rire avec leur leurs vies palpitantes, leurs aventures hautes en couleur !
Moi, il ne me faut qu'un bout de rêve, une plume et quelques mots pour trouver le chemin du bonheur...

Tout ça pour dire, que, même différente, je n'en suis pas moins heureuse, et sainement.
Alors, laissez-moi juste l'être, peut-être seule, mais simplement tranquillement.
Je ne suis pas une pommée, ni une impopulaire, ni tout les adjectifs que vous pourriez trouver.
Je suis ce que j'ai envie d'être, et tant pis pour ce que vous pouvez bien en penser.
Tant que vous le gardez pour vous et que vous ne vous en servez pas pour me blesser,
On pourra peut-être enfin vivre nos vies, seuls mais à côté...