• Onysos le furieux;

    "C'est sur cette barque que j'ai commencé à vieillir.
    C'est sur cette barque que mon visage a connu ses premières fatigues.
    Et si je rajeunis maintenant, au fur et à mesure que je te parle, s'il est vrai que lorsque j'aurais fini mon histoire mes mains ne trembleront plus,
    S'il est vrai que ma tête déjà a cessé de dodeliner,
    Je sais bien que ces premières rides,
    Nées lorsque Akko brûlait,
    Jamais ne disparaîtront.
    Je dois être un fort mauvais dieu qui chavire et se ride.

    [...]

    Mes jambes ne tremblent plus sous mon propre poids.
    Les mille petites rides qui couvraient ma peau ont disparu.
    Il reste encore les grandes rides d'Akko,
    Isthmes de tristesse
    Qui découpent mon visage en plusieurs continents.
    Je vais me taire bientôt
    Car je ne veux pas rajeunir au-delà.
    Mais garder toujours,
    Sur le visage,
    Le souvenir tailladé de Séléna.

    [...]"

     

    Onysos le furieux, Laurent Gaudé

    « poésie des tiroirs #3 (21 MAI)comme un goût d'éther et d'absolution »

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