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Par Flippye le 24 Mars 2020 à 11:03
il te faudra rester à mes côtés si tu veux me lire encore
rester le long de mes côtes et subir la longue rengaine
- litanie de mes cicatrices encore ouvertes
jamais recousues
suantes du pus des affaires vieillissantes -
c'est comme un caillot d'encre et de sang
le grand secret et la grande déchirure
- mes deux grands silences -
à nous de se faufiler entre les lignes
pour émietter sans être vus
les premiers mots d'une vie tout autre
loin des liens qui nous unissent
qu'il est long le lent tissage
d'une liaison avec l'absence
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Par Flippye le 6 Mars 2020 à 22:57
il faudra souvent se dire
je ne demande pas la permission
à personne d'autre que moi-même
la flamme qui à chaque fois m'étreint
trop peu souvent m'embrase suffisamment
pour me décider à tout brûler, enfin
de mes deux mains percer leur empreinte sur ma poitrine
il faudra que mon corps tout entier tienne dans leur étreinte
deux mains, c'est tout ce que j'ai à m'offrir
c'est quelque part tout ce dont j'ai besoin
je me surprends souvent à souffler sur les braises
on dirait que j'essaye de gober l'espoir à même l'âtre
cela fait longtemps que j'ai les dents tâchées de cendre
qu'il est long le temps nécessaire
à détacher une à une toutes les mains que tu m'as cousues au corps
aujourd'hui j'apprend la violence
de n'exister que pour soi-même
il faudra souvent se dire
je ne demande pas la permission
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Par Flippye le 21 Février 2020 à 13:22
je me rappelle de l'homme dentelle qui me fustigeait de ne plus écrire
alors qu'il embrassait à pleine bouche sa nouvelle manie de se rendre invisible
je lui demandais souvent
je te dois ma vie griffée sur du papier tandis que tu choisis de ne plus vivre
te rends-tu compte de l'ironie de la chose?
il me disait mais bleuet tu as du talent tu te dois d'écrire
- sauf que je ne le crois pas
j'ai simplement appris à vivre comme dans un poème
et depuis ce postulat les mots viennent de par eux-mêmes
tâcher de leur lourdeur jusqu'à mes angoisses
ne plus écrire est ma manière de ne plus vivre à moi
et quelque fois je me fais la violence de revenir
étrange dichotomie qui pourtant me pousse à grandir
- à chaque fois tenter de rester plus ouverte encore au monde
apprendre à s'écorcher-vivre
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Par Flippye le 23 Janvier 2020 à 12:16
tu ne sais pas toi
que j'ai mis ma vie entière entre parenthèses
que j'ai osé dire non, ça ne va pas
mes études, ça ne va pas
mes amis ça ne va pas
qui je suis ça ne va pas
sais-tu les tsunamis que cela soulève
de décider d'une autre vie
je ne t'écris plus car cela fait longtemps que je ne suis plus moi-même
que je me cherche parmi toutes mes transformations et mes mues
que je me sens activement non-vraie envers la personne que je suis
peut-être
ma petite clara qui s'est toujours définie dans le regard des autres
et qui soudainement a pris une grande rasade de solitude
- il est simple de réapprendre à exister en solitaire
la difficulté réside dans le fait de renouer avec l'extérieur
avec l'autre
tout en persistant à être celle qu'on était seule
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