• à toi l'ami indistinct, aux contours encore enfumés, aux mains de coton, aux sourires à découvrir

    à toi, l'ami presque-flou, aux histoires en attente d'écoute, aux blessures en bas-relief, aux souvenirs en chapelet

    à toi, l'ami-buée, aux épaules douces et chaudes, aux expressions à apprendre, aux gestes presque tendres

    à tes mots posés si loin mais avec tant d'attention

    à tout ce temps que tu donnes aux hommes plutôt qu'aux choses

    à ce rire qui tinte comme un possible, comme un peut-être

    à ce visage sur lequel dansent mille comètes, mille questions, mille absences

     

    à toi, nouvelle âme que je pose près du coeur, je te dédie ce poème


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  • on raconte que le temps passe vite

    que la poussière qu'il laisse colle longtemps

    aux souvenirs mous

    sans colonne rêveuse

     

    on dit que l'amour fade fane

    mais ses miettes viennent souvent

    gratter dans ma tête les racines du mensonge

    qui remonte aux dés pipés dans les

    montagnes glaciales du joueur-plongeur

    qui a nagé ses mains dans mon torse creux

    pour en extraire toute l'honnêteté

    dont je n'étais pas capable

     

    - j'écris sur mes histoires

    mon fumier à poèmes

    ma cabane aux images floues

    mes réminiscences fantasmées

    chaque jour un peu plus

    chaque jour un peu

    un peu plus

    mon purin à poésie personnelle


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  •  

    te raconter la douleur de ma gorge que je n'arrive pas je n'arrive pas à tenir loin de moi au début de la trachée le grattement familier le spasme qui contracte les muscles alentours et on sent la toux qui grimpe et rampe alors on bloque gainage des amygdales et puis on respire on tente un filet d'air dans le boyau à vif qui ne fait qu'empirer la chose alors le diaphragme qui décompense et la toux sèche la toux qui racle et qui arrache tout ce qui restait à déchirer et qui laisse derrière elle cet affreux grattement annonciateur de mille secousses encore à venir alors on tente de gober sa salive mais rien rien rien n'y fait  


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  • j'ai laissé glisser de mes épaules

    les grandes angoisses de toujours

    la peur du qui-d'abord qui me perce encore fréquemment le torse

    la folie du peut-mieux-faire qui me visse des billes de stress plein la colonne

    le trac de vivre mes émotions-tsunamis au su et vu de tous

     

    j'ai fait couler de ma nuque tordue

    l'appréhension d'exister en plus-si-transparente, mon humanité cousue au corps 

    l'inquiétude d'être trop, trop peu, absente aux étreintes, à porter le monde entier au coeur

    la détresse de ma culpabilité et de mes paradoxes éternels, pour tout, tout tout tout

     

    j'ai ouvert dans ma poitrine la petite porte de service

    - celle sur le côté gauche, juste en-dessous de la troisième côte -

    et tous mes effrois s'y sont engouffrés, annoncés, apprivoisés

    je réapprends à respirer

    dans le grand coton des mains amies qui se pressent autour de mon corps

     


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