• les pierres bleues

     

    de trampolines en filets élastiques tendus à travers la mer qui me faisaient rebondir par-dessus des murailles pourfendant l'eau, j'atterris en passant à travers un vitrail au milieu d'une bijouterie moyenâgeuse, mélange de musée et de boutique plongé dans une pénombre poussiéreuse aux allures de cathédrale. Aux porte-manteaux étaient pendus un océan de colliers et de bijoux, tous argentés ou recouverts de pierres bleues, s'adressant la parole les uns les autres, ravis que je vienne soulever d'un gramme la poussière de leur quotidien isolé dans leur château-mer. J'arrivais au moment précis où le chancelier déclarait le déménagement semestriel des bijoux d'été aux bijoux d'hiver, et où ces mille colliers bavards soulevaient leurs plastrons pour en retirer miettes de sommeil et d'oubli, avant d'échanger de place dans un tintamarre mélangé de tristesse de quitter les vieux amis et de joie à l'idée de bouger ses vieux maillons.

    « la naturalisation des attabléesla sieste inopportune »

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