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(jour 9) - ruines
(jour 9)
quand tu dis ruines je pense que reste-t-il de nous
et la question est encore si fraîche si douloureuse si neuve
que je n'ose pas encore la regarder en face et lui planter dans le ventre ma réponse:rien
il ne reste rien de nous
tes rires et tes interrogatoires je les jette aux orties
tes bras mous, inadéquats pour mes rêves affolés, je les foule aux pieds
ton dos en noeuds d'arbre je le désosse, il n'a plus le droit à mes souvenirs
ton odeur d'opium
- et cette expression, qu'elle m'est douloureuse, qu'elle m'est difficile, dès les tous débuts elle m'était venue, dès nos prémices, et seulement aujourd'hui je me rend compte comme elle te décrivait justement, opium comme tous ceux que tu fumes, opium comme celui que tu étais pour moi, irrépressible, irremplaçable, inégalable, tu étais l'opium et j'étais la fumée -
ton odeur d'opium je n'en sais que faire
ton dos qui a si souvent désiré, essoré mes larmes je ne sais pas l'oubliertes bras, qui à la fois savaient déclencher et conjurer les tempêtes, je les rêve encore autour de mes membres de minuscule
ton rire si rare si doux je l'espère, je l'ai espéré comme décor à toute ma vie
et pourtant
regarde et dis-moi
que reste-t-il de nous?
quelques cendres, quelques ruines
dernières reliques de notre si belle histoire.
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