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demain vient
les poupées aux poignets mous accrochées par le bassin à la corde plate
et l'ami bleu gyrophare qui papillonne dans la grande fumée des doutes existentielsleur souvenir esquissent le contour de ces journées où la tristesse se dessine comme un gouffre immense qui s'entrouvre au niveau du plexus solaire - d'où le soleil est parti
et tout s'effondre
on n'y peut rien faire
sinon accepte
accepte la tristesse folle et respire
appelle l'ami bleu ambulance, va dîner chez l'indien et parle de ces journées-là
puisqu'il sait, l'ami bleu, rien qu'à l'évocation du tsunami quel goût avaient les larmes
puisqu'il sait, l'ami bleu, juste en soupesant tes mots l'irrémédiabilité de la tristesse, l'impossibilité de la parole et la déconfiance en soi qui poisse la peau, il sait à la couleur de ta phrase combien la nuit était longue et le gouffre sans fin, sans fond
mais qu'on ne peut rien y faire
sinon accepte et respire
accepte et respire
n'oublie pas de respirer
le plus dur est de respirer tout en ayant la conscience aiguë de l'étendue de la tristesse, de sa place et de son importance
- les journées tsunami on pleure au moins pour mille vies -
de respirer en acceptant la tristesse immense, la tristesse IMMENSE, de respirer tout en acceptant que son poids nous laissera suffisamment d'air pour résister à la vague d'après
accepte et respire
appelle l'ami bleu qui comme toi sait le goût de plastique et de paillettes qui donne à la vie l'allure d'une pensée désarticulée
désaxée
demain vient
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