• Correspondance avec un destinataire fictif - Jour 10

    Tendre Tom,

    Ne te fais donc pas tant de soucis, tu sais que tout va bien. Si ce n’était pas le cas, tu n’aurais même plus à m’écrire ces lettres tordues d’angoisse puisque je passerais mes journées cachée sous tes draps. Tout va bien, excepté cette foutue météo sentimentale qui fluctue, mais la tendance générale est à la répression de la dépression ; de fortes pluies s’abattent toujours sur mes plantations de paupières ciliées, mais bon, nous aurons quelques pensées bien gorgées d’eau à déguster cet été et puis c'est tout, que veux-tu ? Il leur faudrait bien du soleil pour se sucrer un peu la panse, mais cet imbécile fait le difficile-timide. Pour tenter de l’appâter, j’ai même acheté des chaussures jaunes –comme la veste déchirée artefact d'un autre temps– et mis des paillettes sur mes yeux et même de l’amour en pommade sur mes cicatrices –internes ET externes, j’ai fait les choses bien– : rien à faire.

    J’espère que de ton côté de la planète ton monde vire toujours à l’ouest, que ta boussole a perdu le nord et que tu cherches encore les étoiles –tu sais, je t’ai toujours préféré en marin échoué et échevelé que dans ton costume de plagiste trop bronzé. Peut-être même que si tu te perds assez, nous finirons par nous retrouver ?

    Je te souhaite beaucoup de baisers sablés-salés,

    tendresse,

    Louise

     

    (PS : si jamais tu as trouvé le soleil, m’en enverras-tu un bout dans ta prochaine lettre ? Tu peux l'adresser à Marc, il saura où me trouver.)

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