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Avant la nuit à peine
Je ne vous ai pas parlé des cernes encore il me semble - des cernes qui m'apprivoisent comme moi j'apprends la nuit.
Il y a les violettes qui avouent entre les lignes de trop courtes nuits à chasser la lune et les poètes; il y a les violentes qui chuchotent sur les visages les mille questions sans réponse qui ne savent pas dormir; celles qui se plissent dans les sourires pour faire tout comme si c'était juste le visage un peu froissé les yeux un peu plissés mais moi fatiguée ? Non, jamais !
Il y a les toutes douces qu'on camoufle entre deux matins, celles que Morphée l'invisible éphémère nous souffle dessus à l'aube, les insouciantes qui s'invitent sans prévenir sans rien nous dire et sans coup férir, celles qui cachent les heures entre deux matrices qui s'éternisent. Il y a les cernes et les anti-cernes, les cernes qui nous enferment dans des mondes un peu trop gris couleur de la nuit, les cernes couleur de matins blêmes et de matins câlins, il y a les cernes d'amour, qui naissent à force d'avoir trop tourmenté les rêves, et les lacs bleus-gris sous tes paupières lourdes qui prennent leur source au pied du campus insomniaque.
Il y a celles qu'on voudrait cacher et celles qu'on arbore fièrement, celles qui viennent de la pâte à crêpes dans le frigo -date de naissance minuit zéro quatre- et celles de ta surprise d'anniversaire, celles d'avant examen, et celles d'après fête, il y a les cernes parties-de-time's up et les cernes de décalage horaire, les cernes je-n'ai-pas-su-dormir-dans-le-train, et les cernes non-polaires, les covalentes et les cernes reste-avec-moi, les cernes de discussions infinies, de nuits sans fin, celles dans lesquelles on s'emmitoufle et celles qui nous font la guerre.
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Commentaires
Je me répète énormément sur ton blog, mais il n'y a rien à faire, les mots, c'est clairement pas mon histoire
MAIS J'APPROUVE. J'ai reconnue chaque genre de cernes, et ca m'a fait sourire