• je suis redevenue la fille invisible

    mais tout en transparence

    je n'ai pas éteint mon pavé à images

    je l'ai juste laissé tomber par terre

    et depuis je fais semblant de ne plus savoir lire

     

    mon allemand doux m'a susurré problèmes de communication à l'oreille

    j'ai répondu en dégrafant ma peau pour lui

    montrer les boursouflures piquantes dessous

    tu as vu les oursins sur lesquels je dors?


    votre commentaire
  • écrire trop près de moi ne marche pas quand j'apprivoise des états comme ça

    je te donnerai un poème par jour pour le mois de mai

    je te l'ai promis

    je me le suis promis

    ils auront juste du retard

    j'ai beaucoup de chagrin dans mes jours

    il rend mes doigts engourdis et ma tête très lourde

    j'ai beaucoup de chagrin et des problèmes de kilomètres

    et les deux se mélangent

    parfois

     

    j'essaie de me concentrer sur de très petites choses

    t'écrire j'essaie de me concentrer sur t'écrire

    attends moi un peu

    j'arrive

    avec ma tristesse et mes chaussures délacées

    dans lesquelles je me prends les pieds


    votre commentaire
  • et voilà j'étais pétrie de belles intentions
    pétrie de soutien je me flagellais de ne pas assez soutenir j'étais en train d'opérer ma transformation
    en pâte à câlin en pâte à bisous en fondations assez solides pour soutenir tous les types de naufrage
    en train j'étais en train de découper en tout petits bouts mes jugements de valeur qui n'ont pas lieu d'être
    de détricoter mes préjugés et mes idées bien-pensantes coupantes comme du verre

    et puis dans un couloir je les ai croisés
    évadés de la grande pièce au chevalier où vaillamment les autres se fracassaient contre la quantique
    je les ai croisés comme deux algues flottant au vent des amitiés amoureuses
    (j'ai deux amis qui sont aussi mes amoureux)

    depuis je suis un petit volcan volcan volcan de colère

    et je jette aux orties le bien-fondé de mes sentiments
    je n'ai pas de raison je n'en ai aucune et j'assume
    aucune aucune aucune mais je ne peux pas faire semblant pose ta main sur mon ventre sens comme il grogne et gronde
    je suis fâchée fâchée fâchée comme un tsunami vexé
    je suis vexée frustrée vexée

    je suis un petit volcan tremblant de colère et de colère et de colère


    votre commentaire
  • sous mon spleen se dessinent des bêtes de foire, des entonnoirs, des épines adolescentes,
    une allure fringuante, un déguisement d'adulte, des boucles et des boucles de cheveux roux
    un peu rêches, un peu doux

    sous mon spleen se replient un teint blafard, deux amis chéris un mari trahi,
    une fête où les invités dansent seuls dans le jardin
    trois morceaux de rêves (il manque le quatrième)
    un chapeau pour sainte catherine et de la catharsis à n'en plus finir
    (j'ai besoin de l'entendre de ta voix de ta voix à toi)

    sous mon spleen se glissent entre deux veines violettes comme mes cheveux de rêve
    un grain de beauté sous le poignet droit et un grain de folie sous le sein gauche
    (de la colère que j'allonge dans les hautes herbes, l'espoir fou du compost rapide rapide)
    de la culpabilité (une vieille amie) et cette folle envie d'être aimée même en arrogante-distante


    votre commentaire