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les yeux de ma gamine brillent
quand elle joue aux intégrales
quand elle joue à la grande vie;
ma môme asthmatique d'avoir reçu trop d'amour
qui se prend pour une assoiffée de la tendresse,
qui, le soir, pour un baiser, pour une caresse,
ferait mille fois le tour du monde, du quartier, de l'analyse toute entière;
ma gosse aux pieds trop grands qui s'encoublent sur sa vie
qui joue à parler comme les grands, avec dans les yeux toujours ses rêves de petite fille,
qui fait semblant de rire de tout, aspire à l'honnêteté brute, confond le sucre et les nuages,
ma gosse au coeur trop grand qui lui fait des bleus en dedans des côtes,
et qui me regarde fièrement, perchée sur un poumon, avec cet air de défi et de confiance qui lui donne toute sa force,
et qui sans jamais rien me dire, sans jamais me parler, sait graver dans mes pupilles des relents d'enfance
qui crépitent et étincellent, et donnent à ma vie un tendre goût de plastique et de paillettes.
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Let it fall, by Soaring Anchor Designs
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toi aussi tu grandis au détour des couloirs froids des fins de
soirées denses de connaissances qui coulent
de partout du plafond des yeux, des connaissances qui débordent
et on y patauge et on s'y noie et dans le noir
soudain qui crépite des néons trop faibles pour nous tendre une main
frêle, on oublie, on oublie et le jour et la neige et seule
la musique nous relève pour rouler jusqu'au métro,
la grande boîte de conserve métallique dans laquelle
inconscients on s'entasse pour essayer de rentrer vivants
- même si la vie est finie, perdue - étouffée par la connaissance
mensongère qui erre dans les grands couloirs des soirées froides
et tu cours, cours mais tu t'encoubles dans les néons
glacés, qui ne savent plus éclairer correctement ta mémoire.
~
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Wolfgang Laib, ou l'homme qui a apprivoisé le pollen et le soleil ~
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