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"[...] Alors il parle, sans bouger, toujours assis au pied du mur en face d'elle. Il dit que sa vie n'est rien, que, certains matins, il se sait mort, il dit qu'il a perdu sa vie, quelque part durant ces six années et qu'il ne sait plus ni où ni comment, peut-être était-ce dès le soir de son départ, peut-être plus tard, dans l'odeur écoeurante du pétrole. Il dit qu'il est loin de lui-même, qu'il n'arrive plus à être avec les choses. Il lui parle de cette fatigue, de ce sentiment tenace d'inutilité qui ne le laisse plus en paix. Tout est lourd et vain et il voit une longue vie laborieuse s'étendre devant lui. Il dit, avec une voix rauque et franche, qu'il a tout raté. Il ne le dit pas pour se plaindre mais parce que c'est vrai. Ou plutôt rien n'a réellement commencé."
p. 81
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"Elle est belle, infiniment belle de ses rides naissant au coin des yeux, du combat que se livrent sur son visage la jeunesse et l'usure. Elle est belle, pleine de force et lézardée de doutes."
p. 85Laurent Gaudé, Ouragan
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si tu éteins l'écran
et la lumière
- débranché le petit coeur,
éclatés les genoux -
si tu éteins la nuit
et la petite douleur glissée sous les intercostaux
peut-être je pourrais crier encore un peu
j'ai besoin de cet espace entre moi et l'avenir vide
pour crier encore un peu
longtemps ?
peut-être, je ne sais pas,
mais j'ai un besoin d'un appel d'air
besoin d'oxygène, de combustion instantanée, j'ai besoin de retrouver ma tristesse
comme elle l'a toujours été
où sont mes émotions ?
cachées sous les respirations ?
étouffées par des respirations-méditations qui s'amusent à m'affiner dans le blanc
au point où je me perds au fond des verres,
des mensonges et des nuits aux tables renversées
(on y dansait la salsa il fut un temps,
la salsa du bout des doigts,
la danse du bout des hanches qui me démangent)
mais tout fane depuis quelques heures
elles sont croquées les hanches en papier ondulé
depuis hier
elle a craquée la planche qui retenait ma colonne,
ce matin à peine
oh
à perdre haleine dis-moi encore que tu m'aimes
oh
j'ai besoin d'un espace quelque part dans le vide
pour pouvoir pleurer encore un peu
combler le petit trou qui s'émancipe sous mes côtes
on suture avec du sel et de l'oxygène
0% garanti, 100% naturel, certifié sans homéopathie
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"Be present. Make love. Make tea. Avoid small talk. Embrace conversation. Buy a plant, water it. Make your bed. Make someone else’s bed. Have a smart mouth, and quick wit. Run. Make art. Create. Swim in the ocean. Swim in the rain. Take chances. Ask questions. Make mistakes. Learn. Know your worth. Love fiercely. Forgive quickly. Let go of what doesn’t make you happy. Grow."
Paul Coelho
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