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"À chacun sa vérité : le conflit des interprétations
Valéry affirmait sans ambages qu'une oeuvre d'art n'appartient pas à son auteur : "[...] on n'y insistera jamais assez : il n'y a pas de vrai sens d'un texte. Pas d'autorité de l'auteur. Quoi qu'il ait voulu dire, il a écrit ce qu'il a écrit. Une fois publié, un texte est comme un appareil dont chacun peut se servir à sa guise et selon ses moyens : il n'est pas sûr que le constructeur en use mieux qu'un autre. Du reste, s'il sait bien ce qu'il a voulu faire, cette connaissance trouble toujours en lui la perception de ce qu'il a fait." "
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Les bacté-rires des cours de bio-lométri-logie-molécu-larisante-tanion-spacites,
les k-way jaunes qui se multiplient sous la pluie pluie pluie pluie,
les questions sans réponses qui décantent au fond de l'amphi,
les mollets effilés tailladés percés de bleuets - plus rapides que les métros,
les sourires qui décrochent, auxquels on s'accroche, on s'écorche
coûte que coûte les coudes et les genoux.
Les réveils pas trop méchants des nuits tachées de lettres,
les sonneries abominables de l'orthographe fallacieuse, malhonnête,
les messages auxquels il ne faut pas répondre - les timbres qui triment et l'encre qui sèche.
Les petits projets qui deviennent minuscules, microcroscopiques,
les futurs qui s'éventaillent et nous entaillent sommairement les rêves,
le mucus cotonneux qui suinte du sommeil-rivière,
la fourrure noire qui vient nous lécher les joues, à l'odeur de croquette.
Les jolies images les jolies phrases les jolis mots
des cours de des cours de microcro
de de microbio.
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Dis, tu me fais une glace
un dessin
une place
un câlin
Dis, tu me donnes un bout
(de toi)
un morceau
(de toi)
une miette
(de toi)
une étincelle
une feuille
tu partages avec moi ?
Dis, tu viens
avec moi
courir
chanter
jouer au papa et à l'amant
ou à je ne sais quoi
on verra
- pourquoi est-ce que tu pars déjà ?
Dis, tu me fais un bisou alors
un bisou
sur la joue
dans le cou
un tout doux
un sans les mains
haut les mains
sans les coeurs
haut-le-coeur
juste un
sous le coeur
sous le sein
tu veux bien ?
Dis, tu joues avec moi
au peek-a-boo
à cache-coeur
au feuille-caillou-ciseaux
à la déli-délo
à l'adultère
à la mar-elle
au diabolo
Dis, tu me pousses
sur la balançoire ?
Celle où on se fracasse les corps
sur les petits rebords des terrains de jeu
- les assassines secrètes des cours de récré
où les amoureuses tombent des buissons
plutôt que du ciel déménagé
Dis dis dis, te perds pas,
attends moi, tu m'emmènerais, dis,
au cirque
au loin
au vent
voir la mer
ailleurs
Dis, on part
s'il te plaît on part
ensemble
s'il te plaît ensemble
- pourquoi est-ce que toi tu pars déjà ?
Dis, tu m'enverras alorsune carte
un bout de toi
un bisou
du bout des doigts
une miette
de toi
Dis, tu te retourneras, alors
tu me regarderas alors
encore une fois
tu pleureras alors
une dernière fois
tu te souviendras
de moi dis
tu te souviendras de moi ?
Dis, tu pars
- est-ce que tu reviendras ?
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