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Elle te fera les gestes qui font les poésies
elle bercera ton oeil au son des anciennes comptines,
elle bercera ton corps, et ton âme, dans ses bras de fumée,
elle ira garder les bois
manger les enfants
et son corps t'enveloppera comme le font les brasiers géants
- les feux fous des amoureuses anonymes.
Elle te fera les gestes d'où l'on tire les poèmes
ces câlins mutins qui nous balafrent toute une vie
ces clins d'oeil pyromanes qui font imploser nos journées
elle te fera rêver, rêver, à en crever ta réalité froissée
et tu t'en iras, égaré, balancer ton corps écartelé aux quatre coins de ta ville de pluie.
Elle te dira ces baisers dont se gavent les poètes
les glissera dans ton cou où l'amour violemment pulse;
elle te les dira, ces mots d'autrefois qui gardent encore le parfum des toujours,
ces promesses éraillées qu'on égrène les yeux fermés;
et tu la verras
allongée sur tes draps comme un navire en voyage, le moineau qui dort;
sur son ventre mille désirs s'affrontent, sur son front,
mille questions bataillent
elle soupirera encore
tu la verras
las, renfiler sa fumée comme on court devant l'orage
tu la verras
invisible par la fenêtre, prendre toute la place de la ville
marteler chaque pavé, battre chaque ruelle,
à la recherche des réponses évanouies aux odeurs de poubelles tristes.
disparue
pourtant tu l'auras vue
tu l'auras vue t'aimer comme elle lit ses poèmes,
comme elle parcourt sa vie,
dans un silence assourdissant;
l'amoureuse transparente qui fuit Lausanne
(ton coeur - sa vie)
qui s'en va garder les bois
et manger les enfants.
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Saez - Rois Demain
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Il était une fois
les nouvelles rencontres
les très vieux amours
les anciennes comptines
(pour l'allemand éclatant)
les longues histoires
la progra qui déraille
le tissage d'amis-cocons
la soupe en laine
les vélos qui s'envolent
les cheveux qui raccourcissent
(en rêve seulement, pour l'instant)
les petites dents des poissons rouges
les vies lausannoises
les trottoirs à tiroirs
(le macadam des secrets)
Paname et ses clins d'oeil
les soirées printanières
la vie qui suit son cours
et mes pieds qui courent derrière.
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On se casse les dents
sur les vélos trop grands des trop petites filles
sur les rêves trop légers qui finissent souvent par s'envo-trop-laids.
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