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  • J'écris de traviole, et je le sens bien, moi
    que c'est pas les lignes qui tanguent
    -plutôt la boussole qui déconne ouais-

    Viens vomir avec moi dans le lit de nos hontes.
    Viens te nicher dans mon épaule, on ira luger,
    lutter, contre en bas, contre tous nos fantômes,
    viens ! Viens seulement t'y perdre, te laisser séduire,
    la tequila nous grise et le temps rapetisse,
    viens seulement ! La nuit est si sale
    qu'on n'y voit rien dedans, dehors, sinon
    des corps enfumés et des copeaux d'étoiles.


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  • "Goodbye, Helios" by James R. Eads

     

    Des bouquets de gendarmes
    gens d'armes
    gensdrames,
    drames dramatiques,
    et de drôles de dames.
    Et des bouquets de fous,
    des bouquets d'origan,
    de pouf, d'oripeaux,
    d'amérindiens et de tuberculeux,
    et des bouquets de tapis, de tapirs,

    mais pas de sel,
    aucun soupir, rire, sourire,
    pas de sel, pas d'inconnu,
    pas de pleurs, pas de rage,
    pas de sel !
    Non, pas de souvenirs,
    pas d'attente, pas de manque,
    pas de départs, pas de déchirures,
    non ! Pas de déchirures.

    Mes bouquets seront de parisiennes
    et de synonymes, mais

    pas de musique, pas de futur,
    pas d'angoisse, pas de peur,
    pas ma mère,
    pas mon papy,
    pas toi,
    non ! Même pas toi.

    Je ferai des bouquets
    où toi et ton absence n'y figureront pas,
    des bouquets sans sel,
    sans inconnu et sans futur,
    sans angoisse !
    Sans pleurs, et sans mon papy,
    des bouquets de fleurs nouvelles, 
    nouvelles !

    Je veux utiliser des mots fraîchement nés,
    arrêter de faire rimer les ritournelles anciennes !
    Arrêter de ne changer que les lettres de place,
    d'agiter le chapeau,
    arrêter de faire croire que le temps passe
    alors qu'à l'envers on lit toujours les même maux.

    Je n'écrirai plus sel, mais poivre,
    plus "ma mère", ni papy,
    je n'écrirai plus angoisse,
    et plus rire, sourires, soupirs et souvenirs.

    Je ferai plutôt des bouquets de myosotis,
    j'irai cueillir des mécaniques sur la grève, 
    planter des graviers sur ma chair,
    mais plus de coeur, non, plus de coeur !

    Plus de coeur serré, d'étau indécompréhensible.

    Mais de l'eau, pour laver mes mots,
    et de l'oubli, pour oublier l'écho
    des mots anciens qui reviennent,
    qui hantent le papier blanc,
    et qui tatouent
     insensiblement
    ma peau de vieille écrivaine.


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