• (Image : Comme un ouragan.)

     

    J'ai des fleurs qui me chatouillent les poumons
    et me poussent dans l'intestin.
    Elles se multiplient, on n'en sait que faire,
    il y en a partout, partout
    j'en ai plein la tête, plein les bras
    je les peins même du bout des doigts
    et tout tangue sous leur poids.

    J'ai des fleurs plein les cils,
    alors je vois la vie trouble
    la vie qui tangue et qui vacille,
    la vie qui s'effile
    et qui s'effeuille en un million de pétales
    étales
    qui s'étalent au milieu des cicatrices.

    J'ai les soirs tristes,
    des fleurs plein les mains.
    Ma maman est loin.
    Enfin pas très loin,
    mais dans le loin juste assez loin
    pour que je ne puisse pas l'atteindre
    (durant les soirées d'ennui embrumé)

    J'ai des fleurs plein la gorge
    et elles me gênent pour respirer.

    Ce sont des fleurs désinfectées
    amidonnées
    bien repassées
    toutes gentilles - toutes mignonnes.
    Des fleurs mortes comme pour l'hôpital.

    J'ai mal au coeur
    et suis déjà malade de l'adulte en devenir
    que je ne veux pas être.

    Ça ira certainement mieux demain.
    Mes mots seront mieux rangés, promis.
    J'aurais un peu bu
    peut-être un peu écrit
    un peu toussé des fleurs
    un peu craché des fleurs
    un peu vomi des fleurs
    vomi ma douleur
    comme on lui a opéré sa tumeur :

    d'une manière très
    anesthésiée,
    les mains liées,
    sans y penser,
    les doigts croisés,
    les yeux fermés.

    On se dit au revoir
    et à jamais.


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  •  

    Moi, c'est à coups de Dobble que je nous arracherai le coeur,
    j'irai déchirer les autoroutes de la distance
    déchirer la distance elle même
    déchirer mes textes qui parlent d'elle
    déchirer l'attente comme du papier de verre
    du papier de verre
    du verre froid dont les éclats
    nous éclabousseront les doigts;

    C'est à pas de loup, à pas de cartes,
    que sur le pas de la porte je te retiendrai
    des deux bras, deux mots, de nos deux coeurs
    de toute toute toute la force du monde
    c'est la faute à pas de chance,
    on se dit qu'on a juste pas de bol
    mais moi c'est un "ne pars pas!" que je gueule.

    Reviens mon amour, pourquoi tu pars
    pourquoi pars-tu, il est déjà si tard,
    reviens moi, reviens mon amour
    il fait si froid -il fait si seul- ce soir
    ce soir
    même la gare est saoule,
    même le noir est bleu
    et le silence est si dur quand il n'est plus pour deux.


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  • N'écris pas n'écris pas n'écris pas non
    non surtout pas surtout pas surtout pas
    n'écris pas je t'en prie,
    je m'en prie
    n'écris pas, pas hier pas demain pas aujourd'hui.

    N'écris pas la distance,
    n'écris pas le départ
    l'attente, les quais de gare,
    non, surtout pas surtout pas surtout pas
    n'écris pas, n'écris pas ce soir
    ni demain ni hier ni aujourd'hui.

    Tais toi, tais toi mon coeur tais toi,
    tais toi surtout tais toi
    laisse le silence envahir les souvenirs
    laisse le silence noyer son absence
    laisse le, laisse le apposer sa marque sur la taie d'oreiller,
    et tais toi, tais toi mon coeur, tais toi,
    ne dis rien, ne dis surtout pas
    surtout pas surtout pas surtout pas
    le manque ne le dis pas
    la déchirure ne la dis pas
    le départ le départ le départ
    surtout ne le dis pas

    tais toi ce soir,
    (tais toi)

    seul le silence se reconnaîtra.

     

    Creepy first night.


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  • Parce qu'il est génial et qu'il a récidivé.


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