• "Be yourself; everybody else is already taken. "
                                                                   Oscar Wilde

    ~

    De retour de vacances \m/


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    J'écris de la poésie perdue,
    perdue entre deux heures entre deux visages,
    J'écris de la poésie perdue,
    entre une bougie, trois fois rien et un nuage.

    Elle est fragile, suspendue,
    entre le temps entre deux âges
    elle est ou elle n'est plus 
    d'un jour à l'autre elle oscille folle ou sage ?

    j'enchante des poèmes mordus
    engrossés par la colère et la rage
    rage d'écrire rage de vivre rage de vaincu
    folie furieuse pour s'échapper du monde de ses ravages

    J'écris de la poésie perdue

    perdue entre deux lignes trois cours un stage
    de la poésie vaine, des poèmes de pendus
    ce soir à toi ami je fais hommage.

    Car si ce soir mes mots sont perdus,
    c'est ton fait ta faute ton visage
    visage trop pâle sur une pente trop pentue
    les yeux blanchis fermés ah ! Beau dommage !

     

     

    car ce soir, c'est mon ami qui s'est perdu,
    entre deux temps deux envies deux âges
    hier soir tu sais mon ami s'est pendu,
    ne laissant dans ma vie qu'un orage.

     

     

    Image : Julie de Waroquier


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  • Hier soir j'ai eu envie d'une histoire de comètes,
    alors, me penchant au-dedans par-dessus tes yeux,
    j'ai pioché dans ta tête, petite, ronde, bien faite,
    mille monstres pourpres aux crêtes et dents de feu.

    Brûlant mes mains et brûlant mon coeur,
    j'ai tout fait flamber au fond de la cheminée,
    le brasier m'a semblé durer des siècles et des heures,
    Eteint il ne me restait plus qu'un peu de cendre et de rosée.

    Soit...
    Des larmes et de la poussière,
    l'une sur tes joues, les autres par terre,
    les larmes roulant sur les parquets abîmés,
    où rien qu'hier seulement nous savions danser,
    la poussière maculant ton corps,
    restes de cendres et de fragments d'or...

     

     

    Nous avions dans nos mains mille jardins hantés,
    hantés de souvenirs, de sourires et de corps en morceaux,
    comme le sucre, bout par bout et étoile par étoile :
    c'était trop lourd et tu étais trop frêle.

    Nous sommes tombés.

    Tombés, et tu as fui, fui avec ton corps entre les mains,
    ton âme entre les jambes, fui avec mille regards en arrière,
    inavoués, insondables, tu as fui en renversant les tables,
    en battant mon sang tes pieds battant la poussière.

    Poussière.

    Des pous et des sière que je m'en suis allée balayer,
    par-delà l'infini des routes contrecarrées, barricadées,
    loin des routes et des chemins tout-en-un tout tracés,
    loin de la douleur, assassine, tu m'as volé mon coeur.

    J'étais gibier tu étais chasseur, dans nos jeux d'enfants,
    dans nos mains de magicien, dans nos coeurs de géants,
    j'étais la proie et tu m'as dévorée, chemin faisant,
    éparpillant mon âme dans ce grand ciel blanc.

    Tu étais l'étoile j'étais la comète.

    Voilà ma conclusion, dis-je en rangeant les allumettes.

    Histoire de plaire ~

    Image : Julie de Waroquier


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