• "Sticks and stones can break my bones, but names will never hurt me."

    C'était faux et je le savais. Je le savais même parfaitement; et pourtant...
    J'ai écrit une lettre à une inconnue, puis une suivante, et une autre encore, jusqu'à ce qu'elle me demande de cesser de la harceler. J'ai volé ses mots, jusqu'à ce qu'elle les retrouve et vienne les arracher du fond de ma gorge. Ce fut fort douloureux, tu sais. J'ai regretté, me suis excusée, et j'ai fini avec ses mots plantés dans ma peau. Gravés à jamais au blanc des lames douloureuses.
    Puis j'ai embrassé une autre, jusqu'à ce que je me fasse battre par mes propres remords.
    J'ai joué au poker, pendant une année entière, je me suis bluffée moi-même, et j'y ai cru !

    Mec, j'y ai tellement cru...

    "Sticks and stones..."

    J'avais la foi, ok, j'avais ma croix, mais je l'ai portée ! Je l'ai traînée tout au long d'une putain d'année, j'ai pas craqué ! J'me suis battue, mec, battue, tu m'entends ! J'avais mes défauts oui, mais je pensais pouvoir vivre avec, je pensais qu'on m'accepterait, j'y croyais ! Est-ce que tu sais ce que ça fait quand d'un coup tout s'effondre ?!
    J'y croyais mon gars, je croyais vraiment que tout allait s'arranger, qu'on allait vivre comme tout le monde au milieu d'un champ de petites pensées, que d'un revers de manche tout allait s'effacer, allait passer et que d'un coup on réécrirait mon passé..

    "Can break my bones... "

    Mais tu sais quoi ? J'y croyais et tout a pété, tout a pété, tu sais ce que ça fait ?
    Quand d'un coup, toute ta vie, d'un coup de flamme, d'un coup de larmes, tout s'écroule ! Quand tout s'effondre, lorsqu'il ne reste au fond de toi qu'un élan de détresse, détresse, détresse, juste détresse et du stress, et tes mots, des maux gravés au fer rouge sous ta peau, tu sais ce que ça fait ?! D'avoir mes pleurs cousus sur ma peau, rouge, bordel, rouge ! Rouge comme mes yeux sous l'eau, trop de sel, trop de sel, hisse et ho !
    Oh oui on s'effondre mais les ombres s'effacent vite sous l'eau...

    "But names will... "

    Et j'ai pleuré mec, pleuré jusqu'à en noyer mes nuits, mes cauchemars, tu le savais ?
    Tu sais ce que ça fait quand tu restes une journée dans ton lit juste parce que c'est le seul endroit où tu ne te sens pas constamment agressée ? Lorsque dès que tu croises quelqu'un t'as les larmes dans la gorge et plus ni la force ni la foi de parler ? Quand dès que quelqu'un te regarde t'as l'impression de couler, couler, et qu'au fond de ton ventre ça s'ouvre comme si le néant pouvait te gober ? Si tu sais ce que ça fait, si tu l'as déjà ressenti, alors courage, mec, courage. Moi j'suis en plein dedans et j'vois même pas le début de la fin.

    "Tear my skin apart."

    Ça va faire deux ans.


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  • Chut, calme-toi, respire... Ce geste tellement simple, mais qui ce matin me fait pourtant tellement souffrir.. Respirer, ouvrir les yeux, tout me paraît si vain ! Je voudrais disparaître. Disparaître dans le néant et la chaleur de ma couette, ne pas me lever, ne pas m'habiller, ne pas me préparer pour affronter vos regards en une bataille qui durera du matin jusqu'au soir, jusqu'à ce que je retrouve la pénombre de ma chambre, et l'intimité qui y est mienne. Cette bataille, extérieurement je la gagne, mais c'est quand il fait noir, quand il fait nuit, que je comprends à quel point je me trompe, chaque jour, à quel point je me leurre, à chaque fois, parce qu'au fur et à mesure que les heures défilent, les images me hantent, les souvenirs me tancent, ils me chuchotent à l'aveugle qu'ils ont toujours été là, que jamais je n'ai été guérie, purgée, alors à quoi sert de te battre contre des chimères, reviens-nous, reviens-nous plutôt, tu verras, ça seras bien, comme avant, ça va te faire du bien, et moi je suis là, au milieu, tentée !
    Mais nan, ne lâche rien, que te dira-t-il s'il te voit avec des cicatrices toutes fraîches ? Tu vas le blesser, il va se sentir coupable de n'avoir rien fait, rien dit, alors que c'est uniquement la faute de ton silence, et puis.. Et puis tu sais, il y a cette voix au fond de ma tête, qui ne s'élève que dans les soirées les plus noires, celles où j'ai pleuré jusqu'à en avoir mal, mal, jusqu'à ce que ma poitrine en brûle de douleur... Il y a cette petite voix qui me console, qui me rassure, elle est là, elle, elle sait ce que je vit puisqu'elle le traverse avec moi, et elle me chuchote, doucement, tendrement presque, c'est plus un murmure qu'autre chose, ce n'est qu'une ombre de mot, et il y a même des jours où je me demande si elle existe pour de vrai ou si tout est dans ma tête ? Mais à ce moment-là la musique reprend, et j'oublie tout, parce que ça recommence à tourner et à tourner devant mes yeux : où, pour que personne ne voit ? Y a-t-il encore quelqu'un, que je puisse y aller ? Et elle, elle est là, elle me cajole, c'est bon, ma belle, ma douce, tu peux le faire, vas-y, je suis avec toi regarde, je suis là, tu n'es pas seule, vas-y maintenant, rejoins-moi, fais-le, ça ira mieux..
    Et moi bêtement je me justifie, bête ô bête chose que je suis ! Qui se dit qu'elle a besoin de contrôler quelque chose, contrôler sa souffrance, pour se donner l'illusion qu'elle contrôle aussi ses émotions...

     

     

     

    Image : Pusheen


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  • "But, my dear, this isn't Wonderland
    and you aren't Alice.."

    ~


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