Je pars.
Pas en courant, non.
Je prends la fuite, un peu;
Mais je pars, tout simplement.

Je m'en vais.
Je quitte cette maison, ce foyer.
Cet endroit où j'ai si longtemps pu panser mes plaies.
Ce cocon où j'ai grandi, et été élevée.
Je m'en vais.

Je vous quitte.
Nos rires ne seront plus les mêmes
Lorsque je serai l'étrangère.
Lorsque mes pieds ne fouleront que le sol de votre maison
Qui ne sera dès lors plus la mienne.
Et je pleure.

La douleur se fiche en mon coeur,
Comme un poinçon de glace.
Elle se nourrit de moi, elle m'enlace,
Je soigne mon âme dans le sel de mes pleurs.

Pardonnez-moi.
De vous abandonner, de partir ainsi.
De laisser souvenirs, rires et amis.
Je pars, dignement, mais dans le même temps
Je vous abandonne, pardonnez m'en.

Ça fait mal.

Que dis-tu ? Qu'ils se rient de nous ?
C'est qu'ils ne savent pas voir le bonheur quand il court nu et en chantant sous leur nez.