• L'écriture n'est qu'illusion.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    Ahah, écrire ! Mais écrire pour écrire quoi, pour décrire qui ?

    Écrire pour partir souffrir mentir rire ou pleurer ?
    Parler pour écouter respirer se soigner ou en finir ?
    À quoi ça sert d'écrire puisque je ne laisse pas lire ?
    À quoi sert de lire puisqu'on ne va pas aider ?

    Quelle bonne blague que l'écriture...
    Un moyen de hurler pour se taire,
    De se faire mal sans un bruit;
    Puis arracher les pages, les jeter à terre,
    Et faire comme si tout était parfait tout était fini...

    Ça ne sert qu'à attiser le feu qui brûle en-dedans,
    En-dedans des yeux et de l'âme, derrière les paupières closes,
    Qui se ferment dans l'espoir de tout effacer.
    D'effacer les pleurs, la douleur, les larmes et le sang,
    Les matinées à se jeter des pierres et les soirées moroses.
    Dur dur d'être une jeune fille désillusionnée !

    L'écriture ça aide, mais juste pour un moment.
    C'est un mouchoir en papier que l'on jette
                                  après utilisation.
    C'est une béquille pour un plâtre du cœur.
    C'est de pain quand on meurt de soif.
    C'est juste une feuille pour assécher ses pleurs
                                       pour tarir sa souffrance
    La souffrance d'une jeune âme en perdition.

    L'écriture ça aide, mais juste pour un instant.
    Pour une heure ça tient éloigné les larmes du corps,
                              ça tient éloigné la peur de l'amour de la mort
                              ça tient à distance les questions disgracieuses
    Qui peuplent les cauchemars des trop courtes nuits.

    Et puis, quand on a fini d'écrire,
    On doit reprendre sa tristesse à bras-le-corps
    Et on bourre ses bagages de mélancolie,
    De rancœur crasse, d'espoir amer,
    Et dans une poche on glisse une feuille...


    Pour la prochaine fois.


    7 commentaires
  •  "Il n'aurait fallu
    Qu'un moment de plus
    Pour que la mort vienne
    Mais une main nue
    Alors est venue
    Qui a pris la mienne

    Qui donc a rendu
    Leurs couleurs perdues
    Aux jours aux semaines
    Sa réalité
    À l'immensité
    Des choses humaines
     
    Moi qui frémissais
    Toujours je ne sais

    De quelle colère

    Deux bras ont suffi

    Pour faire à ma vie

    Un grand collier d'air
     
    Rien qu'un mouvement
    Ce geste en dormant

    Léger qui me frôle

    Un souffle posé

    Moins une rosée

    Contre mon épaule
     Un front qui s'appuie
    À moi dans la nuit

    Deux grands yeux ouverts

    Et tout m'a semblé

    Comme un champ de blé

    Dans cet univers
     
    Un tendre jardin
    Dans l'herbe où soudain

    La verveine pousse

    Et mon cœur défunt

    Renaît au parfum

    Qui fait l'ombre douce"
     
    Louis ARAGON

    1 commentaire
  • Bambou ♥
    Le 15 septembre 2012.


    3 commentaires
  •   

    Pourquoi ne pas se mettre à gueuler enfin toute cette rancoeur qui pourrit à l'intérieur ?


    1 commentaire



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