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Ahah, écrire ! Mais écrire pour écrire quoi, pour décrire qui ?
Écrire pour partir souffrir mentir rire ou pleurer ?
Parler pour écouter respirer se soigner ou en finir ?
À quoi ça sert d'écrire puisque je ne laisse pas lire ?
À quoi sert de lire puisqu'on ne va pas aider ?Quelle bonne blague que l'écriture...
Un moyen de hurler pour se taire,
De se faire mal sans un bruit;
Puis arracher les pages, les jeter à terre,
Et faire comme si tout était parfait tout était fini...Ça ne sert qu'à attiser le feu qui brûle en-dedans,
En-dedans des yeux et de l'âme, derrière les paupières closes,
Qui se ferment dans l'espoir de tout effacer.
D'effacer les pleurs, la douleur, les larmes et le sang,
Les matinées à se jeter des pierres et les soirées moroses.
Dur dur d'être une jeune fille désillusionnée !L'écriture ça aide, mais juste pour un moment.
C'est un mouchoir en papier que l'on jette
après utilisation.
C'est une béquille pour un plâtre du cœur.
C'est de pain quand on meurt de soif.
C'est juste une feuille pour assécher ses pleurs
pour tarir sa souffrance
La souffrance d'une jeune âme en perdition.L'écriture ça aide, mais juste pour un instant.
Pour une heure ça tient éloigné les larmes du corps,
ça tient éloigné la peur de l'amour de la mort
ça tient à distance les questions disgracieuses
Qui peuplent les cauchemars des trop courtes nuits.Et puis, quand on a fini d'écrire,
On doit reprendre sa tristesse à bras-le-corps
Et on bourre ses bagages de mélancolie,
De rancœur crasse, d'espoir amer,
Et dans une poche on glisse une feuille...Pour la prochaine fois.
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"Il n'aurait fallu
Qu'un moment de plus
Pour que la mort vienne
Mais une main nue Qui a pris la mienneQui donc a rendu
Leurs couleurs perdues
Aux jours aux semaines
Sa réalité
À l'immensité
Des choses humainesMoi qui frémissais
Toujours je ne sais
De quelle colère
Deux bras ont suffi
Pour faire à ma vie
Un grand collier d'airRien qu'un mouvement
Ce geste en dormant
Léger qui me frôle
Un souffle posé
Moins une rosée
Contre mon épauleUn front qui s'appuie
À moi dans la nuit
Deux grands yeux ouverts
Et tout m'a semblé
Comme un champ de blé
Dans cet universUn tendre jardin
Dans l'herbe où soudain
La verveine pousse
Et mon cœur défunt
Renaît au parfum
Qui fait l'ombre douce"Louis ARAGON
1 commentaire -
Pourquoi ne pas se mettre à gueuler enfin toute cette rancoeur qui pourrit à l'intérieur ?
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