• Seule parmi les cris de mon esprit,
    Je crois bien que je me noie.
    Pourtant je résiste, je me débat, je crie !
    Mais on dirait que personne ne me voit...

    Seule, hantée par les fantômes
    D'un monde qui pourtant n'existe pas;
    Seule, obsédée par les ombres mouvantes
    D'un monde qui pourtant ne se voit pas !
    Je crois bien que je me noie...

    À travers le prisme de mes cauchemars,
    La nuit se pare de reflets doucereux, dangereux...
    La flamme d'orichalque qui brille dans leurs regards noirs,
    Me fixe, sourdement, et elle me brûle et m'enflamme car je me noie en eux.

    Dans la nuit sombre et sans fin, comme dans l'aurore crépusculaire
    Qui ne présage que de nouveaux jours sans aucun soleil,
    Le conseil, le cercle des sages, me juge, me hante et se réveille,
    Car à la fin de la nuit naît l'aube douceâtre et amère.

    Les mots tournent autour de moi, flèches empoisonnées à la rancoeur;
    Qu'ai-je donc fait pour que vous me trouviez de pareilles laideurs ?
    Et l'ouragan de reproches et d'insultes narquoises me recouvre tant et si bien
    Que parfois je m'étonne de me retrouver encore là, vivante, au matin...

    Que diriez-vous de moi si vous ne me connaissiez pas ?
    Une folie doucereuse m'envahit; et le feu brûle et grandit en mon coeur.
    Car, après les sourires, après la tendresse, après les rires et la douceur,
    Vient le temps de ma haine, de ma sournoise haine qui me tue pas à pas...

    Et pourtant... On m'offre des brins de soleil à tout bout de champ...
    Je réponds par des sourires, par de la joie et du bonheur...
    Qui devine pourtant ma vilemnie et ma sale rancoeur ?
    Je crache ici ma bile et ma haine, je purge de la douleur mes sentiments...
    Mes émotions sont contrôlées, maîtrisées, je ne suis plus qu'une humaine robotisée.
    Manipulée à distance par mon apparence...


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