• Je sais qu'il va lire ce texte. Il viendra ici, peut-être pas aujourd'hui, peut-être pas demain non plus, mais il viendra. Il a un emploi du temps très chargé... 'fin chargé, disons qu'il n'a pas forcément du temps à me consacrer. Mais après tout, sans doute a-t-il raison car, après tout, je ne suis pas très importante au fond. Je ne vois pas pourquoi je mériterais toute l'attention que je lui demande. 'fin que je lui demande... J'aimerais bien être cajolée, entourée, consolée quand ça va mal... Et même quand ça va bien d'ailleurs ! Mais je ne dis rien. Je n'ai rien dit. Je ne dis jamais rien.


    Muette comme une tombe. Pleine de secrets. Discrète, effacée, silencieuse. Réservée, en retrait, modérée. Aucune plainte. Aucun cri. Pas une larme. Qui connaît vraiment l'étendue de ma douleur ? Qui sait par quels hauts et par quels bas je suis passée ? Qui sait ce que je me suis infligé, ce que je m'inflige encore ? Les blessures se referment et disparaissent, mais les cicatrices restent. La peur aussi reste. La haine et le dégoût de soi-même. L'envie de se punir. L'envie de tout abandonner. Celle de fuir, de s'enfuir, et celle de partir. Loin, si loin, pour recommencer une autre vie ailleurs, en espérant que les démons restent dans cette première vie. Il reste aussi l'envie de hurler, de tout briser, et de se briser. L'envie de détruire. Détruire en oubliant que dans le même temps on se détruit aussi.


    Je sais qu'il va lire ce texte. Peut-être pas aujourd'hui, peut-être pas demain non plus, mais il le lira. Et je sais déjà qu'il se demandera ce qui m'arrive. Comment je peux écrire des textes comme ça. Aussi sombres, aussi douloureux. Un texte rempli de cris et de souffrance. Un appel à l'aide. Je sais qu'il le lira, et qu'il se demandera comment je peux être à la fois si joyeuse à l'extérieur, et si noire à l'intérieur. Et moi je me demande déjà s'il entendra cet appel au secours. S'il m'aidera. S'il voudra seulement m'aider. S'il ne se dira pas qu'il y a un côté de moi que j'invente. S'il comprendra que je me cache. S'il saura forcer mes barrières, parce que si je me défends c'est juste par principe. Je sais que j'ai besoin d'aide. Mais je refuse celle qu'on m'apporte. Je veux qu'on cherche à m'aider, je ne veux pas appeler à l'aide. Parce que je dis "je t'aime", et que ça signifie "aime-moi". Parce que je demande "ça va ?", et que ça sous-entend "et toi ?". Parce que j'ai besoin d'aide, et que pourtant je ne le dirais pas. N'oubliez pas ce que je suis. Muette comme une tombe. Pleine de secrets. Discrète, effacée, silencieuse. C'est moi ça aussi. Quel paradoxe d'ailleurs. J'ai besoin d'aide mais je ne le dirais pas.


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  • J'ai les larmes à fleur de peau...
    Les mots me percent comme autant de couteaux...
    La vie me paraît sans fin, et pourtant si irrémédiable
    Que si aujourd'hui ou demain se pointait le diable
    Je lui demanderais à genoux d'arrêter le temps.

    Bordel ! La vie est si courte et pourtant si longue !
    Mes souhaits s'entremêlent et me mélangent le temps !
    À court terme, à long terme, mes espoirs s'empoignent et se déchirent.
    Partir, rester, te retenir, pleurer ?, m'enfuir, prier, partir ou rester ?!
    Et c'est une foule de sentiments qui m'attends sur le quai de ma vie.
    Le train du week-end m'a déposée, il me faut les affronter,
    Mais je n'ai qu'une envie, m'enfuir ! Partir le plus loin possible !

    Me barrer en claquant la porte, refuser ces responsabilités que j'ai pourtant un jour acceptées !
    M'enfuir en refermant la porte sur mes cauchemars incessants, mes cernes et mes nuits trop courtes !
    Partir en tourant la clé dans la serrure en enfermant à l'intérieur mes fantômes et mes mirages !
    M'enfuir bordel ! Quitter ma vie pour m'envoler ! M'envoler en laissant là ces poids immenses qui font se fléchir piteusement mes épaules frêles...

    Je suis fragile... Je n'ai aucune honte à le dire, aucune fausse pudeur à vous l'avouer...
    Mais... Je ne le dis qu'ici, dans ce sanctuaire, ce tombeau, où mes textes se gravent dans la pierre...
    Qui m'a entendue lui dire, entendue de ma propre voix lui dire que j'étais fragile ? Personne.
    Il ne me reste que mes yeux pour pleurer, et mes doigts pour écrire.
    Pour écrire cette peine et cette tristesse nouvelles qui ont trouvé refuge en mon coeur.
    Pour écrire cette fragilité soudaine qui m'a enveloppée de son étreinte.
    J'ai l'impression qu'une bourrasque pourrait me souffler, m'envoyer dans un autre ailleurs.

    J'ai les larmes à fleur de peau, je suis à cran, la sensibilité exacerbée, je pleure pour un rien, j'ai l'impression à la fois de pouvoir englober le monde dans mon coeur et pourtant j'ai peur de me briser au premier pas que je ferais...

    Comment vous décrire l'indescriptible ?
    Mes mots n'arrivent pas à rendre ce que je ressens.

    C'est pas le bon jour aujourd'hui.


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  • Bonsoir les gens :)

    Aujourd'hui je vous aime ~


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  • "Le poème était un ciel, et le poète tenait le manche à balai."

    H. Michaux bis. Pour Narcose :)



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