• Ecrire... mais pourquoi ? Pour me prouver quoi ? Pour vous prouver quoi ? Peut-être pour me persuader que je vaux quelque chose... Peut-être simplement pour me vider de ces émotions qui me brûlent comme de l'acide, qui me rongent de l'intérieur... Peut-être pour rester souriante à l'extérieur en laissant là sur le bord de la route cette violence qui pourtant fait partie de moi... Peut-être juste pour écrire, pour me souvenir, pour que l'on se souvienne de moi, peut-être, mais de mes mots en premier... Mais pourquoi se souviendrait-on de moi ? Et de quoi se souviendrait-on ? D'une pauvre petite fille brisée par la vie ? Fragile comme un moineau, jolie comme un coeur, gentille et généreuse, et si sensible... Trop sensible peut-être ? Ou bien verra-t-on enfin ce que je suis au fond ? Ce que je suis vraiment ? Se souviendra-t-on de cette pierre noire qui me blessait le coeur de l'intérieur ? De mes mots d'écorchée vive ? De cette douleur qui certains jours exsudait par tous les pores de ma peau ? De ces larmes qui ne cessaient pas de couler ? De cette violence débordante, de cette haine du monde, si prenante, si entière, ancrée au plus profond de moi ? Ou alors... Plus probablement, on ne se souviendra même pas de moi... Pourquoi se souviendrait-on de moi ? Après tout, je ne suis rien... 



    << j’entends les chants des sirènes,
    regarde autour de moi tout ces gens qui m’aiment
    j’veux toucher le soleil avant que la pluie n’vienne
    t’inquiète pas, seuls les faibles se font bouffer par le système.


    ...


    où sont passées les sirènes ?
    regarde autour de moi tous ces gens remplis de haine
    après l’ivresse vient la migraine
    au final, j’crois qu’jme suis fait bouffer par le système...>>


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  • J'étouffe ! J'ai besoin d'espace, d'air pur, de liberté, de vide. Je vais exploser si ça continue comme ça. J'ai besoin de faire le point sur ce que je ressent, besoin de voir si tu manques et... Mais merde ! Je sais très bien ce que je ressens ! Je sais très bien ce que je pense de toi, et de nous surtout, et c'est ça le pire. Je me cache la tête sous l'aile en espérant que ça passe, je croise les doigts pour que ça s'arrange tout seul, je prie pour que tout ça se termine sans moi. Parce que je sais que quoi que je fasse des gens vont souffrir. Oh, et puis pourquoi être si hypothétique ? Il va souffrir de toute manière, et ce sera de ma faute, comme d'habitude ! Quel paradoxe que de parler d'amour et d'en faire souffrir ceux qui vous en témoignent le plus ! Je ne t'aime pas. J'aimerai marteler ces mots, j'aimerai qu'ils clignotent sous tes paupières, j'aimerai que ce ne soit pas à moi de te le dire ! J'aimerai tellement que tout redeviennne comme avant... Mais c'est de ma faute si notre amitié a déraillée. Si elle a emprunté ces rails un peu trop pentus à mon goût. Mais toi ça te va, toi tu es heureux, car toi tu aimes ! Et tu m'aimes moi. Et ce que tu a failli dire tout à l'heure, c'était le pire pour moi, c'était le plus dur à entendre : << - Tu es sûr qu'on ne fait pas une bêtise en sortant ensemble ? - Pourquoi ce serait une bêtise ? De sortir avec la fille que j'aime en secret depuis trois an.. si longtemps ? >> Mais tu t'es repris à temps, tu sais bien que je n'aime pas que l'on me rappelle que le temps passe. Et surtout qu'il a passé, avec toi, toujours à mes côtés, toujours là, toujours fidèle. Parce que je le savais ! Je savais que tu m'aimais. Je le savais, j'ai joué avec le feu et je me suis brûlée. Je t'ai laissé m'aimer pendant si longtemps sans rien dire, sans rien te dire. Sans te l'interdire. Qui sait ce qui se serait passé si je t'avais interdit de m'aimer ? Il ne faut pas que les gens m'aiment ! Quoi que je fasse ils souffriront ! Et je voyais tes yeux s'allumer quand tu me prenais dans tes bras pour me consoler. Et je les voyais qui brillaient quand je défendais si chèrement notre amitié. Et ils brillaient si fort, tellement fort que je n'ai pas osé les éteindre. C'est pourtant ce que j'aurais du faire il y a si longtemps déjà ! Ça fait combien d'années que l'on se connaît ? Six ? Sept ? Et tout ça partirait en fumée ? Parce que je sais, moi, que ça ne marchera plus comme avant. Même si j'osais te dire tout ça en face, en tête-à-tête, même si j'osais te le dire, rien ne sera plus pareil. Plus jamais ! Parce que tout ces 'je t'aime' que tu m'as lancé, en espérant en vain une réponse, ont créé une barrière, une distance que je ne sais pas effacer. Parce que comment je pourrais de nouveau retourner dans tes bras en sachant que je t'ai déçu à ce point ? Comment pourrais-je t'ébouriffer les cheveux en voyant poindre cette étincelle de tristesse qui va forcément apparaître dans tes yeux ? Comment reprendre nos discussions après la blessure que je vais t'infliger ? Mais pourquoi mes mots sont-ils si durs ici ? Je sais bien, moi, que je n'oserai pas te faire ça. Pas après tout ce que tu as fait, pas après tout ce que tu as subi, tout ce que je t'ai fait subir. J'ai ignoré ton amour pendant si longtemps, sans l'étouffer, sans le détruire, sans même essayer de t'arrêter. Parce qu'au fond de moi j'étais flattée ! Flattée d'avoir su allumer ce feu dans tes yeux, flattée du désir que tu ressentais à mon égard ! Et je crois que c'est pour ça que je crie. Pour me détester ! Pour me haïr de ce que je t'ai laissé te faire ! Parce que maintenant comment tu vas guérir ? Comment ? J'ai mis un an à me reconstruire d'une histoire mal terminée. Mais ça avait fini en cris et en sanglots, et la porte s'était définitivement fermée. Toi, tu me verras tous les jours, tous les matins, et tous les soirs on rentrera ensemble, comme avant. Comment pourras-tu guérir avec moi à tes côtés, pour te rappeller chaque jour ce que je t'ai fait ? Je rallumerais chaque fois dans tes yeux un peu de désir, un peu de tristesse, un peu de désespoir, sans le vouloir, sans pouvoir l'arrêter. Je t'ai déjà soigné d'un chagrin d'amour, et tu en as déjà fait de même avec moi. Mais là, comment t'aider ? Tu ne voudras plus de moi ! Tu voudras me chasser pour ce que je t'ai fait subir ! Ou au contraire tu vas t'attacher à moi, mais ça, tu sais très bien que je le déteste, et je sais déjà que tu ne le feras pas. Parce que je te connais ! Tu feras tout ce qui est possible pour ne pas que je souffre ! Alors que toi tu souffriras tellement plus que moi... Tu cacheras ta tristesse et tes larmes, ta colère et ta haine, créant une distance encore plus grande entre nos deux corps, et cette distance-là s'ajoutant aux précédentes, à ce moment-là, à ce moment précis, que restera-t-il de notre amitié ? Mais si je crie aujourd'hui, c'est pour évacuer tout ça. Pour ne pas le lui dire. Parce qu'il a déjà souffert tellement à cause de moi. Tout ce qui lui arrive est de ma faute. J'était flattée, j'avais peur aussi de le perdre s'il ne m'aimait plus. J'avais peur qu'il me haïsse, qu'il ne veuille plus de moi. Je ne supporterais pas s'il me rejettait, et pourtant c'est ce qu'il aurait du faire dès le début ! Je ne supporterais pas son indifférence, pas après tout ce qu'on a partagé. Mais j'aurais pu tant de fois lui épargner cette douleur inutile. Et je ne l'ai pas fait. Je suis donc la seule à prendre la responsabilité de ce qui lui arrive. Je sais déjà qu'il m'inventera mille et unes excuses pour me débarasser de ce fardeau, mais moi je le saurais, et je ne pourrais pas vivre avec ça. C'est pour ça que tout est écrit là. Tout ça je ne lui dirais pas. Il a le droit d'être heureux à son tour, au moins un peu, au moins un moment. Alors je serais parfaite, je serais tout ce qu'il attend de moi. Je ne lui dirais pas. Je ne veux pas qu'il souffre. Je ne veux pas qu'il pleure ! Et surtout pas à cause de moi. Alors il sera heureux. Et tant pis si moi je ne le suis pas ! D'ailleurs, qui suis-je pour oser me demander si je serais heureuse ? Alors que je l'ai tant meurtri, j'ose encore me préoccuper de mes sentiments ? Alors que je lui ai tant menti, j'ose encore me plaindre ? Mais qui suis-je ? Je ne me connaissais pas si ignoble ! Je ne me croyais pas si égoïste, ni si égocentrique, pas à ce point-là ! Parce que ce soir-là, c'est moi qui ai commencé. Parce que ce soir-là, c'est moi qui ai entrebaillé la porte qui pouvait mener autre part, et à cet autre part-là. Et ce matin, tu t'es avancé vers moi avec un tel sourire, et avec un tel espoir dans ce sourire que je n'ai pas osé le briser. Tout est de ma faute ! D'avance je lui demande pardon. Parce qu'il me connaît. Il va s'en rendre compte, que je ne l'aime pas. Et comme je le connais, je sais qu'il fera comme s'il se détournait de moi, comme s'il ne m'aimait plus, mais ce sera faux. Parce qu'il ne voudra pas que je souffre. Parce qu'il m'aime, et que moi je ne peux pas lui rendre son amour...


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