• Corolles rougissantes,
    Repentantes,
    De leurs bonheurs fanés.

    Pétales écarlates,
    Chausses-trappes
    Et croche-pieds.

    Dans les limbes sanglantes où je me noie,
    Je me raccroche à la seule chose que je vois...
    Coquelicot, rattrape-moi ! 

    Coquelicots dans la plaine,
    Reviennent, reviennent,
    Et revient ma peine,
    Je pleure dans la plaine.

    Sur la colline, que vois-je ?
    Un coquelicot !
    Tout beau, tout neuf, tout imbibé de sang chaud.
    Meurtrier de mes plus belles joies,
    Il pousse dans la plaine.

    Dans cette plaine pleine de pleurs,
    Où j'y ai deversé ma haine, ma peine,
                                                                            et mes pleurs. 

    Coquelicot, coquelicoteras-tu mon sang nouveau ?
    Boiras-tu à cette source de renouveau 
    Qu'est le printemps, temps non-révolu ?
    Où l'espoir comme la joie ne sont plus ? 

    Romarin chantonnent les petites filles,
    Coquelicots crient les premières douleurs.
    Alors que c'est la peur qui te bourgeonne
    Moi c'est les pleurs qui me leurent.

    Car dans la plaine, pleine de coquelicots comme de souffrance,
    Fleure bon ma peine et ma haine souffre de tant d'indulgence.
    Fais-moi mourir, fleur des dieux !
    Fais-moi souffrir, sang de mes aïeux ! 

    On t'a fait rougir comme une rose
    Au printemps d'un poète déchu.
    Pourtant, c'est le sol que tu arroses
    De tes pétales si vite perdus !

    Et comme les roses pétries d'amour,
    Les sentiments te sont connus.
    Et comme mon coeur rempli de haine
    Les sentiments me sont amènes.

    Pleure, coquelicot, pleure te dis-je !
    Laisse paraître cette fausse douleur !
    Plaque de l'horreur dans ta corolle,
    Et enroule-la vite le long de ta tige !

    Fais-moi de nouveau ressentir le terrible frisson,
    Celui qui précède la souffrance mutique !
    Et dans les forêts où tu te caches sous les buissons,
    Fais-moi parcourir des étendues statiques !

    Corolles fanées sitôt que tu es cueilli,
    Tu me ressembles plus que je ne le crois.
    Je pleure sitôt que l'on me trahit,
    Alors que c'est en l'amitié que je crois....

    Coquelicots, sombre faucheur des plaines,
    Laisse-moi encore un peu t'admirer.
    Tes pétales qui de sang fument,
    Tes corolles qui de haine sont pleines,
    Laisse-moi encore une fois les humer...

    Car coquelicot, sombre fantôme des haines,
    Ton retour ici ne peut se faire sans fumée.
    Les souvenirs et les douleurs anciennes,
    Seul ton feu mortel sait si bien les ranimer... 


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  • J'ai vu le dernier des Mohicans,
    Faire la manche place de Clichy...
    Dans la fureur et dans le bruit,
    Il m'a dit tout doucement :
    "Mon ami tu marches sur la tête,
    Même si ton sort paraît enviable
    Est-ce que l'esprit de tes ancêtres
    Passe dans ton téléphone portable ?"

    Et j'ai gravi cette coline,
    J'ai contemplé l'horizon;
    À l'heure où le soleil décline
    Et j'ai compté les bisons...
    J'en tuerai quatre avant la nuit,
    Ça suffira pour la saison.
    Puis je rangerai mon fusil
    Et les autres grandiront...

    J'ai vu le derniers des Apaches,
    Il se fichait éperduement
    D'où était enterrée sa hache,
    Il m'a dit tout simplement :
    "Mon ami cette terre est la tienne,
    Sans titres de propriété,
    Mais garde toujours quelques graines,
    De ce que tu as recolté..."

    Et j'ai traversé cette plaine;
    Le vent m'a soufflé sa chanson...
    Le sang qui coule dans tes veines,
    C'est le même que les bisons.
    J'attendrai la fin de l'hiver
    Et je quitterai la maison,
    Comme j'ai toujours vu faire mon père,
    Et je compterai les bisons...

    Je gravirai cette colline
    Je contemplerai l'horizon,
    À l'heure où le soleil décline
    Et je compterai les bisons...

    J'en tuerai quatre avant la nuit,
    Ça suffira pour la saison.
    Puis je rangerai mon fusil
    Et les autres grandiront...
    En paix jusqu'à l'année prochaine
    Mes fils m'accompagneront,
    Pour compter les bisons...

    Florent Pagny ~ Compter les bisons

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Voilà, pour Mad hatter, qui ne connaissait pas cette chanson, shame on you ! ;)
    Et voilà le lien de la chanson... La vidéo n'est pas potable, mais le son est bon, alors je vous laisse aller l'écouter.
    Pour Florent Pagny, clique -> ici.


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  • Savoir aimer
    Sans rien attendre en retour,
    Ni égard, ni grand amour,
    Pas même l'espoir d'être aimé...


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  • Parfois, alors que vous faites une jolie petite balade en forêt et que vous êtes pleinement heureuse sur votre sentier, un arbre en qui vous aviez pleine confiance vous fait un croche-patte et vous retombez lourdement sur le sol. Vous vous faites mal, vous pleurez même parfois, mais vous ne comprenez pas pourquoi on vous a fait ça. Vous étiez juste en train de profiter de votre bonheur.

    Parfois ma vie c'est ça. Aujourd'hui oui, en tout cas.


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