• Il s'effondra dans un bruit sourd, telle une poupée de chiffon.

    Rhô non, pas déjà ! se dit-elle. En plus, Cléo va me tuer ! Elle m'avait bien dit de le faire durer cette fois. Rhô, l'engueulade que je vais me prendre ! Et merde !

    Elle poussa le cadavre du bout du pied, priant intérieurement pour qu'il ne manifeste même rien qu'un tout petit signe de vie. Rien.

    Bon. Tant pis. J'n'aurais même pas eu le temps de m'amuser avec celui-là. Ils tiennent de moins en moins longtemps, c'est pas croyable ! Mais où va le monde !

    Et elle se mit déjà à penser aux arguments qu'elle pourrait présenter à sa soeur pour qu'elle lui accorde un autre homme avant la fin de la journée. 

    La surpopulation, j'lui ai déjà fait le coup, non ? La semaine dernière je crois... Peut-être que le déséquilibre homme-femme pourrait pencher en ma faveur...

    Elle sonna, et deux servantes entourées de voiles se précipitèrent à l'intérieur de la salle. En voyant le cadavre, la plus vieille adressa la parole à la femme qui déjà se dirigeait vers la salle du trône :

    << - Mademoiselle Nata, vous en avez déjà fini avec lui ?
    - Oui Flinne, il n'était pas assez bien pour moi, il n'a pas tenu.
    - Mademoiselle Cléofée sera contrariée de l'apprendre, mademoiselle Nata...
    - Oui, surtout avec les soucis qu'elle a en ce moment, rajouta l'autre servante dans un souffle.

    Flinne la fusilla du regard.

    - Mademoiselle Nata, êtes-vous sûre d'aller lui demander un autre homme maintenant ? répliqua-t-elle, d'une voix angoissée.
    - Hum, Flinne, je ne sais pas... Tu as peut-être raison, je ne vais pas l'embêter avec mes petits problèmes... lui répondit Nata d'un ton mi-amusé, mi-contrarié.
    - Mademoiselle Nata, vous faites le bon choix, j'en suis convaincue, et...
    - Merci Flinne, je peux me passer de ton avis. Maintenant, prends tes cliques et tes claques, mais n'oublie pas de le ramasser et va t'en ! Elle adoucit pourtant sa remontrance d'un grand sourire, qui fit frissonner la deuxième servante.
    - Bien mademoiselle Nata, merci mademoiselle Nata, se reprit Flinne en quittant la salle prestement, suivie de sa compagne. >>

    Bien bien bien... Bon, je pense que même en faisant des pieds et des mains je n'en n'aurais pas un autre avant demain... Bon, tant pis ! Pas d'esclandre aujourd'hui ! Allons chasser, ce sera sûrement très amusant...


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  • - << Mais si, fais un effort voyons, souviens-toi ! >>

    J'essayais encore.

    - << Je me souviens... Je me souviens de tout. De tout, je le sais. De tous les gens que j'ai connus, de tous les endroits que j'ai visités, de tous les lieux où j'ai vécu. Je me souviens de tout ce que j'ai jamais écrit, de tout ce que j'ai pu lire et de tout ce que j'ai dessiné. Je me souviens de tout ce que j'ai dit, de tout ce qu'on m'a raconté, et de tout ce que j'ai pu croire. Je me souviens de tout ce que j'ai fait, de tout ce que je n'ai pas fait et de tout ce que j'aurais pu faire. Je me souviens des joies simples et des grandes peines. Des petits bonheurs dont j'avais les poches pleines. Je me souviens de toutes les larmes que j'ai versées, de tous les sourires que j'adressais, de tout les rires que j'ai pu avoir, mais j'ai beau chercher, je ne me souviens plus de lui...>>


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  •  

    Aujourd'hui, elle a pleuré. Elle a pleuré et je n'ai pas su sécher ses larmes. Elle a pleuré, et moi je ne savais ni quoi faire, ni quoi dire. Je me sentais mal alors qu'elle pleurait, alors même que j'aurais du la consoler, la réconforter, lui dire que tout irait bien, toujours, et que tout s'arrangerait. Aujourd'hui elle a pleuré, et ses larmes semblaient glisser dans mon coeur en y forant des abîmes de douleur. Chacune de ses larmes me perçait la peau, et quand je la prenais dans mes bras, ses sanglots me bouleversaient. Comment trouver quelque chose de plus fragile au monde ? Une histoire d'amour l'a brisée nette. Une histoire d'amour l'a fauchée plein vol, ma petite hirondelle. Et quand les larmes se sont taries, et quand les sanglots se sont apaisés, et quand les soubresauts de son coeur ont cessé, alors j'ai pris peur. Comment pouvait-elle aller mieux ? Je n'avais pas su trouver les mots. Je n'avais su pas trouvé les gestes. Je n'avais pas su l'aider. Et son sourire, et ses yeux rougis par les larmes semblaient me rappeler à chaque instant l'aide que je n'avais pas su lui apporter...

     


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  • ~ I want to be happy now ~

    J'aimerai être heureuse maintenant...


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