Voilà.
J'ai oublié ta voix, ton ombre et ta présence.
Toutes ces choses que l'on apprend sans hâte
Et qu'on traîne longtemps derrière soi.
voilà.

C'est toi que j'ai perdu
Quelque part entre deux années, mais
Je n'en sais pas plus.
J'ai étendu mes rêves aux quatres coins du ciel,
Mais parfois la nuit, des orages éclatent encore

Et j'ai peur,

                   peur,

                            si peur.

Alors il me suffit de tendre les mains pour raviver ton souvenir et
J'écoute ce doux murmure qui s'enroule et
Qui pleure et qui s'éloigne...

Toi qui vivait là autrefois,
Tapi dans les replis des souvenirs,
Pourquoi pars-tu ? Tu n'es plus là.
Et moi, triste à en mourir,
J'ai oublié l'espoir, et l'heure, et notre amour,
Et j'ai pansé mes plaies dans mes pleurs
Que j'ai rendu paisibles avec la certitude calme
De te perdre et t'oublier.

Sauras-tu jamais ? ...
On ne voit pas le fond des puits
Où je noie mon désespoir.
Loin du chemin, et loin de toi,
Je deviendrai fleur, ou pluie,
Ou lumière, ou nuit noire.
Mon fardeau étouffant
S'effritant
Peu à peu avec le temps

Voilà.
J'ai oublié ta voix, ton nom, ton ombre et ta présence.
Loin du ravin, et loin de toi,
J'ai oublié ma souffrance.
Tu n'emportes rien, ni empreintes,
Ni souvenirs, ni moi :

Aimer, c'est donner sa joie
mais cacher sa peine...

J'ai envie d'écrire,
D'écrire pour résister,
Pour me rebeller.
D'écrire pour survivre
Aux ravages du temps
Et de l'oubli.

J'ai envie d'écrire,
D'écrire pour décrire
Les ravages des hommes,
Rendus bêtes par le pouvoir,
Des ravages que le temps
Ne pourra détruire.

J'ai envie d'écrire,
D'écrire pour déballer
Mes sentiments.
D'écrire pour dépecer
Mes émotions.
D'écrire pour vider
Ma tête.
De tous les ravages
Qui l'embêtent.

J'ai besoin d'écrire.
Besoin pressant, impérieux,
Besoin d'écrire ce que mes yeux
Voient tous les jours,
Voient encore et toujours.
Ces ravages dans les villages,
Cette violente lâcheté.

J'ai besoin d'écrire.
D'écrire pour voir défiler
Les mots sur le papier.
De savoir que je pense,
Et que je peux penser.
De savoir que ces mots
Ne seront pas brimés,
Par ces ravageurs de liberté...