Elle compte les jours

Qui la séparent du grand soir.

Elle nous dit bonjour,

Elle se dit au revoir.

Elle tire doucement sur le fil

Qui l'accroche encore à la vie;

Ses bas s'effilent,

Elle ne dit plus merci.

Elle a décidé de partir

Dans deux nuits très exactement.

De partir, et de ne plus revenir,

Dans sa vie, sa vie d'avant.

Puisque les morts ne revivent pas,

Plus jamais elle ne reviendra.

Enfin séparée de ses poids

Par un couperet qui ne faiblit pas.

Elle sera morte et libérée,

Dans un monde où on ne peut pas penser.

Elle sera défunte et enterré,

Dans ce monde qui l'a tuée...

Je tombais à genoux

Alors ruée de coups.

Je pleurais de rage

De m'être laissée surprendre.

Je fis mes bagages,

Je suis allée me pendre.

Je mourus rapidement,

Sans douleur et sans cris,

Car après tout finalement,

Tout les coups sont permis...

Hier, la Lune était belle, et ce qu'elle m'a murmuré à l'oreille m'a poussé plus profond dans mon chemin.
Chemin de solitude, mais de beauté.
De désespoir, mais de poésie.
De douleur, mais de liberté.
Elle m'a dit de rester libre, de rester libre pour pouvoir à tout moment m'envoler la rejoindre dans son écrin de nuages.
Pour pouvoir aller danser avec le vent, et partir plus loin que les montagnes qui m'ont trop souvent confinée ici.
Pour chanter avec la brise, et me cacher dans un brouillard. Pour battre des ailes avec les oies sauvages.
Pour goûter cette nuit veloutée, fichant dans mon coeur comme un poinçon de glace.
Pour sauter par-dessus les herbes folles, et tracer mon propre chemin.
Elle était si belle, que la nuit en paraissait transfigurée, comme si j'avais basculé dans un autre monde.
Un monde où je serais libre...